Pour certains d’entre vous, éteindre la lumière en sortant d’une pièce ou couper le chauffage en partant du domicile ne va pas de soi. Pour inciter les particuliers à adopter des comportements écologiques, il existe les "green nudge". Invité de Circuits courts, Eric Singler, directeur de Nudge France, explique cette méthode ludique et originale.
"On pourrait traduire ce concept par ‘incitation douce.’ Il y a un comportement néfaste, et je souhaite encourager à adopter un comportement meilleur pour moi, la communauté ou la planète. Le nudge ne fonctionne qu’au moment où j’active un facteur d’influence, comme les normes sociales : si les autres le font, je le fais", détaille le directeur général du groupe BVA.
L’exemple de la Californie. "On est bourrés de bonnes intentions, mais encore plus de mauvais comportements. Donc comment je passe des intentions au comportement ?", poursuit Eric Singler. Les "green nudge" ont ainsi été testés dans plusieurs pays, dont Singapour et les États-Unis. "Par exemple, la Californie a travaillé sur la réduction de la consommation électrique des foyers. L’État a travaillé sur la facture. On a rajouté un nudge, qui est un comparatif avec les voisins à l’aide d’un petit pictogramme".
Un concept très simple et non contraignant, qui repose sur la coopération (ou non) des particuliers. "Si vous êtes meilleurs que vos voisins, on met un petit smiley disant ‘great’ (bien). Si tu n’es pas bon, on ne va pas te dire que tu es mauvais, mais on va te dire : change ton comportement, comme par exemple couper l’air conditionné quand tu n’es pas chez toi."
250 millions de dollars d’économies. Ces "green nudge", testés dans l’État américain, ont eu un réel impact, assure Eric Singler. "Cette méthode a été testée en Californie pendant un an sur 600.000 foyers. La réduction de la facture énergétique a été de 250 millions de dollars, avec un coût de 0." En France, les "green nudge" commencent doucement à faire leur apparition. Avant une généralisation dans plusieurs années ?