Les salariés de la sous-traitance du Park Hyatt Vendôme à Paris, en grève depuis 18 jours, ont été délogés vendredi par les forces de l'ordre des accès au palace parisien qu'ils bloquaient. Vers 13h, une vingtaine de grévistes étaient maintenus à distance de l'entrée de cet hôtel de luxe du 2ème arrondissement par un cordon de policiers en tenue anti-émeute, à l'angle de la rue de la Paix et de la rue des Capucines. "On nous a dit qu'on bloquait la rue de la Paix, mais ce n'est pas le cas", a déploré Ludovic Levitetz, de la CGT Hôtels de prestige et économiques (CGT-HPE).
"Entrave au droit de grève". "On est des grévistes, on n'est pas des criminels", ont scandé une vingtaine de personnes repoussées devant une bijouterie, drapeaux CGT à la main, alors que l'accès à l'hôtel était en cours de nettoyage. "C'est la première fois sur Paris que je vois la police en ingérence totale sur un conflit du travail, c'est une entrave complète au droit de grève", s'est indigné Rémi Picaud, secrétaire général adjoint de l'union syndicale CGT du commerce et des services dans la capitale, venu en soutien aux grévistes.
Urgent! Violente répression policière des grévistes de l'hôtel Park Hyatt Vendôme à Paris, besoin de soutien 5 rue de la Paix. Après leur agression par des agents de sécurité de l'hôtel, les voilà violentés par la police! https://t.co/uAVheb8tai
— RévolutionPermanente (@RevPermanente) 12 octobre 2018
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Vendredi matin, vers 5h30, une "bousculade" a opposé plusieurs grévistes qui bloquaient l'accès à l'hôtel et des "agents de sécurité", selon la CGT-HPE. Un représentant du personnel de l'hôtel et un salarié de l'entreprise de sous-traitance ont été transportés à l'hôpital par les pompiers et le Samu, selon cette source syndicale. "Deux salariés non-grévistes" ont également été blessés "à la jambe" et à une main", selon une source proche de la direction de l'hôtel.
Plusieurs revendications. Les grévistes - près de 75% du personnel de la sous-traitance, selon la CGT-HPE - réclament leur internalisation dans les effectifs de l'hôtel, "seul palace parisien" qui fait appel à une société extérieure pour son service hébergement (gouvernantes, femmes de chambre, équipiers, valets de chambre). Ils demandent également une augmentation pour leurs collègues déjà intégrés, dont une dizaine sont aussi en grève selon la CGT-HPE. Autre revendication : la mise en place de délégués de proximité. Les ordonnances réformant le droit du travail ont supprimé le droit pour les salariés de la sous-traitance de se présenter aux élections professionnelles dans l'établissement où ils sont mis à disposition.
Les grévistes sous la menace d'une astreinte. Dénonçant des "entraves au bon fonctionnement" des institutions représentatives du personnel, la CGT-HPE a assigné en référé à la fois l'hôtel et le groupe STN. Dans sa décision rendue vendredi en fin d'après-midi, le tribunal de grande instance de Paris a débouté le syndicat et ordonné aux grévistes de "cesser tout agissement d'entraves à la liberté des salariés" ne participant pas au mouvement de grève, sous peine d'une "astreinte provisoire de 500 euros par personne faisant ainsi entrave à la liberté du travail".