Les libraires souhaitent défendre bec et ongles le principe du prix unique du livre battu en brèche, selon eux, par le géant américain Amazon.
"Alors que le prix unique a fait ses preuves sur un plan économique et culturel et que l'ensemble de la classe politique le soutient, nous avons un acteur très puissant qui s'est installé au cœur de notre marché et qui travaille petit à petit à en saper les fondements", a mis en garde Xavier Moni, président du Syndicat de la librairie française (SLF) à la veille des Rencontres nationales de la librairie organisées à Marseille du 30 juin au 1er juillet.
Lancement d'une campagne nationale, "Un livre à le même prix partout"
"Tous les modes de création ou de diffusion de livres poussés par Amazon échappent, de fait ou de droit, au prix unique du livre, l'occasion, le livre audio, les abonnements numériques et l'autoédition. Ce n'est pas un hasard et cela devrait nous faire réagir, professionnels comme politiques et parlementaires", a-t-il insisté.
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"Cela fait plus d'un an que le Médiateur du livre a adressé au gouvernement et au Parlement une proposition de modification de la loi de 1981 pour obliger Amazon à mieux respecter le prix unique. Cette recommandation est restée sans suite à ce jour", a-t-il déploré. Au cours de leurs assises, qui réuniront 700 libraires et 200 autres professionnels du livre, les libraires ont prévu de lancer une campagne nationale sur le thème "Un livre a le même prix partout". La France compte quelque 3.300 librairies, soit l'un des réseaux les plus denses du monde.
Le prix unique, une mesure essentielle à la survie des libraires
Les librairies demeurent, grâce notamment à la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre, le premier circuit de vente de livres avec 40% du marché devant les grandes surfaces culturelles, la grande distribution alimentaire et internet. Le secteur reste cependant l'un des moins rentables du commerce de détail avec un résultat net moyen autour de 1% selon une étude du cabinet Xerfi. "Le marche du livre ne dégage plus assez de valeur et cette valeur est inégalement répartie", a souligné le SLF.
Pour améliorer la situation des libraires, le SLF propose notamment de partager les frais de transport avec les distributeurs et les éditeurs. Là encore Amazon est dans la viseur dans la mesure où le géant américain (et la grande distribution) bénéficient de la part des distributeurs "d'avantages commerciaux qui peuvent aller jusqu'au frais de port".