Un "plan Marshall" et une visibilité. Au sortir d'un conseil interministériel qui s'est tenu ce jeudi, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé la série de mesures qui doivent permettre de sauver le secteur touristique français, mis à l'arrêt par la crise du coronavirus. Europe 1 vous détaille les principales annonces de ce plan "sans précédent".
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18 milliards d'euros sur la table
Après avoir débloqué une aide d'urgence, le gouvernement dit vouloir à présent "accompagner à la fois la reprise, puis la relance d'un secteur" mis à terre par l'épidémie de Covid-19 et qui représente 7% du PIB français, ainsi que deux millions d'emplois. "L'effort d'investissement" de l'Etat sera porté par la Banque des Territoires et Bpifrance, "qui ont formalisé un plan de relance Tourisme commun de plus de trois milliards d'euros de financements entre aujourd'hui et 2023", sous forme de prêts et d'investissements en fonds propre, selon les détails du plan.
Au total, l'ensemble des mesures gouvernementales représente "un engagement de plus de 18 milliards d'euros pour les finances publiques: c'est sans précédent, c'est massif, c'est nécessaire", a déclaré le Premier ministre.
Une réouverture le 2 juin en zone verte ?
Si la situation sanitaire le permet, les bars et restaurants devraient pouvoir ouvrir leurs portes le 2 juin prochain dans les départements classés en vert du la carte du déconfinement du gouvernement. En l'état ce sont donc "environ 150.000 points de restauration" qui pourraient lever le rideau, sur les 207.000 que compte la France, précise ce jeudi au micro d'Europe 1, Alain Fontaine, le président de l'Association Française des Maîtres Restaurateurs. La décision finale doit être prise dans la semaine du 25 mai. En revanche, la situation reste floue pour les établissements situés en zone rouge.
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Un accès étendu au fonds de solidarité et au chômage partiel
Les acteurs du secteur touristique vont bénéficier d'un accès étendu au fonds de solidarité jusqu'au mois de septembre, les 1.500 euros d'aide versés chaque mois aux personnes qui rencontrent le plus de difficultés du fait de la crise du coronavirus. De son côté, le chômage partiel sera accessible jusqu'à la fin d'année pour les professionnels du secteur, mais aussi de l'événementiel. "Un premier pas" selon le président et codirigeant de la chaîne d’hôtels Balladins, David Morel, qui rappelle toutefois au micro d'Europe 1 qu'à compter du 1er juin, le gouvernement ne prendra plus en charge à 100% ce dispositif. "Je ne vois pas comment les hôteliers vont pouvoir faire, puisque la reprise des réservation" n'est pas amorcée, et qu'ils "n'ont pas de trésorerie".
En revanche, le gouvernement n'a pas fait de geste sur la TVA, qu'un collectif de restaurateurs emmené par Olivier Bertrand, le patron du groupe Bertrand (Quick, Burger King, Hippopotamus...) souhaitait voir abaissée à 5,5%.
Le plafond journalier des tickets restaurants rehaussé
Pour "soutenir la demande" et inciter les Français à retourner dans les restaurants lorsqu'ils pourront rouvrir, le plafond journalier des tickets-restaurants sera doublé, à 38 euros, et leur utilisation sera autorisée les weekends et jours fériés, jusqu'à fin 2020.
Des vacances en France cet été
"Les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et au mois d'août", a par ailleurs assuré Édouard Philippe, sous réserve toutefois "de possibles restrictions très localisées" en fonction de l'évolution de l'épidémie de coronavirus. "Les Français peuvent prendre leurs réservations", a encore encouragé le Premier ministre, en soulignant que "les acteurs du tourisme, de l'hôtellerie, se sont engagés à faire en sorte qu'ils soient intégralement remboursés dans l'hypothèse où l'évolution de l'épidémie ne rendrait pas possible le départ en vacances".