Les patients grincent des dents. Ils sont plusieurs centaines en France, et au moins 70 à Paris, à se retrouver avec des soins dentaires en suspens. Les plaintes pour "escroquerie" se multiplient contre les centres dentaires à bas prix du réseau Dentexia.
"J'ai deux dentiers provisoires et mon crédit court toujours". Michelle Bergeron s'est fait arracher quatorze dents l'été dernier, avant de se retrouver face à la porte close du cabinet. "Ils ont déménagé et ont embarqué tous les dossiers médicaux", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. "Je suis toujours dans le même état. J'ai deux dentiers provisoires et mon crédit de 10.000 euros court toujours. Pour la fin des soins, on ne sait pas du tout comment ça va se passer", confie-t-elle. Cette sexagénaire a porté plainte pour "escroquerie" contre le réseau dentaire.
Dentexia en grande difficulté financière. De son côté, Dentexia confirme faire face à de grandes difficultés financières. Pascal Steichen, spécialiste de la rationalisation des coûts des cabinets dentaires à qui sont affiliés ces cabinets, est en redressement judiciaire. Mais pour l'avocat du réseau, Philippe Rudyard Bessis, c'est l'Ordre national des chirurgiens-dentistes qui est responsable de cette situation. "On a fait peur aux praticiens", explique-t-il. "Cela se concrétisait par des menaces. Si un praticien voulait s'inscrire avec un contrat Dentexia, on lui disait 'ce n'est pas possible, tu risques de perdre ta crédibilité, ta carrière'. C'était une politique de harcèlement permanent."
L'Ordre des dentistes réplique. Ces accusations sont qualifiées de "ridicules" par l'Ordre national des chirurgiens-dentistes. Pour l'organisation, les départs des praticiens s'expliquent surtout par la pression qu'ils subissent dans ces cabinets pour traiter un maximum de patients et "faire du chiffre". Et l'Ordre de souligner que le patron de Dentexia a déjà été interdit de gestion, de 2001 à 2011.