Un juge parisien enquête sur une possible escroquerie à 100 millions d'euros

Depuis le début du mois d'avril, un juge d'instruction parisien enquête sur une plainte d'associés d'un fonds d'investissement qui soupçonnent une escroquerie à hauteur de 100 millions d'euros, a indiqué jeudi le parquet de Paris, confirmant une information de Ouest-France.
Un juge d'instruction parisien enquête depuis début avril sur une plainte d'associés d'un fonds d'investissement qui soupçonnent une escroquerie à hauteur de 100 millions d'euros, a indiqué jeudi le parquet de Paris, confirmant une information de Ouest-France. "La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris a ouvert une information judiciaire le 1ᵉʳ avril, après avoir reçu une plainte dénonçant des faits susceptibles d'être qualifiés d'escroquerie en bande organisée et de blanchiment en bande organisée", a précisé le ministère public.
Selon lui, "les 490 associés de la société ont été invités à verser des fonds, qui devenaient des apports en compte courant devant être rémunérés par intérêts chaque année, pour un investissement total de plus de 100 millions d'euros. Ces rémunérations n'ayant pas été honorées à la suite de la dernière assemblée générale, des plaignants soupçonnent une escroquerie et cherchent à comprendre ce qu'il s'est passé", a indiqué le parquet.
Plus de 100 millions d'euros depuis 2008
Dans un premier article du 4 avril, Ouest-France indiquait que les quelque 490 associés, pour certains "aguerris aux pratiques financières", auraient versé au fonds Emeraude Friends plus de 100 millions d'euros depuis 2008. Ils auraient obtenu dans les premiers temps des rendements à deux chiffres, qui auraient ensuite diminué avant de tout simplement cesser en mars 2025, d'après le quotidien. "Certains qui avaient demandé à sortir, même partiellement, n'ont pas pu récupérer leurs fonds", a déclaré à Ouest-France l'avocate des plaignants, Me Fanny Colin, qui n'a pas souhaité commenter auprès de l'AFP.
"Le soupçon que nous avons (est) que la société Émeraude Friends soit en réalité un système de Ponzi", a-t-elle ajouté auprès du quotidien. D'après Me Colin, cette crainte aurait été renforcée par le fait que l'unique gérant du fonds aurait d'abord été silencieux avant d'expliquer dans un courrier récent aux associés avoir été lui-même volé par un courtier qui aurait été réellement chargé de l'argent. Le gérant aurait contesté dans cette lettre tout détournement de fonds à son propre profit, et aurait lui-même déposé des plaintes.