Les Franciliens vont bientôt pouvoir réaliser un fantasme : emprunter des voies bus et taxi en voiture sans craindre l'amende. Les véhicules pratiquant le covoiturage seront ainsi autorisées lundi à circuler sur les voies bus et taxis des "grands axes qui arrivent sur Paris", alors que les transports publics devraient rester très perturbés, a annoncé dimanche la ministre des Transports, Elisabeth Borne.
La mesure s'appliquera "à partir de trois personnes dans la voiture", débutera "à cinq heures du matin" et pourra être reconduite les prochaines jours, a précisé le ministère à l'AFP. Les voies accessibles seront signalées aux automobilistes via les panneaux d'information lumineux.
Les axes concernés sont "l'A1, l'A6A, l'A10 et l'A12", a détaillé le secrétaire d'Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari sur Twitter. La mesure ne s'appliquera en revanche pas à l'intérieur de la capitale, où "plus de 50% du service de bus est assuré", selon Elisabeth Borne, invitée du Grand jury sur LCI et RTL.
Beaucoup de demandes, peu de conducteurs
La région Île-de-France a mis en place la semaine dernière des mesures pour favoriser le covoiturage, en prévision des fortes perturbations des transports en commun provoquées par la grève contre la réforme des retraites. En partenariat avec cinq plateformes de covoiturage - BlaBlaLines (BlaBlaCar), Covoit'ici, Karos, Klaxit et Ouihop -, elle propose la gratuité aux passagers franciliens pendant les jours de grève et offre aux conducteurs "2 euros, 3 euros voire 4 euros par trajet" en fonction de la distance parcourue. Les passagers doivent passer par l'application Vianavigo, qui présente les trajets disponibles.
"La semaine dernière on était à 75% de trajets de plus en covoiturage que ce qu'on a habituellement", a affirmé Elisabeth Borne. "Il y a beaucoup de demande et il n'y a pas assez de conducteurs. (...) Tous ceux qui ont une voiture, s'ils peuvent emmener quelqu'un, ça sera le bienvenu", a-t-elle ajouté.
La situation dans les transports lundi devrait être "à peu près celle de vendredi", a estimé la ministre, ajoutant que beaucoup de salariés "qui avaient pu éviter de se déplacer jeudi et vendredi (auront) besoin d'aller travailler" lundi. La SNCF a recommandé aux usagers d'éviter les Transiliens, craignant une affluence "très dangereuse" dans les gares d'Ile-de-France.