L'ancienne directrice de l'INA, Agnès Saal, a été exclue de la fonction publique pour deux ans, dont six mois ferme, une sanction administrative décidée par le président de la République, a annoncé lundi le ministère de la Culture, confirmant une information du Point. Elle sera d'abord exclue sans rémunération pendant six mois, puis sera réintégrée dans la fonction publique, où un nouveau poste lui sera proposé, a précisé le ministère de la Fonction publique.
40.000 euros de taxis. Agnès Saal avait démissionné de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) en avril 2015, quand l'affaire de ses frais de taxi avait éclaté. Elle faisait depuis l'objet d'une procédure disciplinaire administrative, qui a abouti à cette sanction, prise par décret du chef de l'État. Agnès Saal fait aussi l'objet d'une procédure pénale. Après un signalement du ministère de la Culture, deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes, l'une par le parquet de Créteil et l'autre par celui de Paris, sur les quelque 40.000 euros de frais de taxis dépensés au cours de ses dix premiers mois à la présidence de l'INA, en partie utilisés par son fils, ainsi que sur 38.000 euros de notes de taxi présentées entre janvier 2013 et avril 2014 quand elle était directrice générale du Centre Georges-Pompidou.
En décembre, Agnès Saal avait aussi comparu devant une Commission administrative paritaire interministérielle (Capi), qui n'était pas parvenue à tomber d'accord sur l'avis à donner pour une sanction, laissant le président de la République trancher. Agnès Saal risquait jusqu'à une révocation pure et simple de l'administration.
"Profondément injuste". Dans un communiqué, les avocats d’Agnès Saal, Me Rémi Sermier et Eric Morain ont affirmé que l'ancienne directrice de l'INA "n’a pas encore reçu la notification officielle de cette mesure". Ils ont déploré que ce dossier ait été géré essentiellement en fonction de "considérations médiatiques". Selon les deux avocats, la sanction administrative prise à l'encontre de leur cliente est "disproportionnée au regard des faits et profondément injuste".
Un recours gracieux demandé par Saal. Selon Le Point, la décision de François Hollande suscite déjà un recours gracieux de la part d'amis de Mme Saal, notamment des hauts-fonctionnaires, qui adresseront au président une lettre lui demandant de revenir sur sa décision.