Sans renier ses principes, le Pape François a fait preuve d'une certaine ouverture sur le thème de l'homosexualité. Interrogé par l'agence Associated Press, le souverain pontife n'a pas dérogé à la doctrine de l'Église catholique en affirmant qu'il s'agissait d'un "pêché", comme le rapporte BFMTV. Il s'aligne ainsi sur une position réaffirmée en 2021 par le Saint-Siège selon laquelle un couple de même sexe ne pouvait recevoir le sacrement du mariage. Néanmoins, le Pape a rapidement nuancé ses propos. "Être homosexuel n'est pas un crime", a-t-il notamment déclaré, tout en considérant que les lois pénalisant les personnes LGBT dans le monde étaient "injustes".
Il s'est même montré favorable à ce que l'Église catholique œuvre pour les bannir. Jamais dans l'histoire un Pape n'avait accepté d'évoquer ce type de législation en public. S'agissant des prêtres qui soutiennent ces discriminations, le Pape François les a enjoints à faire preuve de "tendresse" et à engager un "processus de conversion". "C'est aussi un pêché de manquer de charité les uns envers les autres", a-t-il jugé. Il a également estimé que les homosexuels devaient être accueillis et respectés et non pas marginalisés.
Des propos salués
Associated Press précise que ces propos ont été "salués" par la communauté LGBT. "Sa déclaration historique devrait envoyer un message aux dirigeants mondiaux et à des millions de catholiques dans le monde : les personnes LGBTQ+ méritent de vivre dans un monde sans violence ni condamnation, et avec plus de gentillesse et de compréhension", a réagi Sarah Kate Ellis, présidente du GLAAD, une association américaine de défense des personnes LGBT.
"Other influential voices in faith, government, business, sports, and entertainment should now similarly speak out on outdated laws that criminalize the lives and relationships of LGBTQ people," said GLAAD President and CEO @sarahkateellishttps://t.co/KWfsCSzJIR
— GLAAD (@glaad) January 25, 2023
À ce jour, 67 pays ou juridictions criminalisent l'homosexualité selon l'organisation britannique The Human Dignity Trust. Y compris aux États-Unis où des lois réprimandant la sodomie existent encore dans certains États, en dépit d'une décision de la Cour suprême en 2003 les déclarant inconstitutionnelles.