Engagé dans un mouvement de grève dans son entrepôt Amazon situé à Douai, Christophe*, salarié en CDI depuis deux ans et demi, avait lancé en novembre dernier deux appels sur Facebook pour obtenir le soutien des "gilets jaunes". Un premier commentaire demandait un renfort de palettes, un autre évoquait le blocage du site d'Amazon de Douai.
"On n'a jamais fait un vrai blocage". Pourtant, lors du deuxième acte de la mobilisation, les perturbations sur le site n'avaient été que très légères, assure le jeune salarié. "On n'a fait que des filtrages, on a laissé passer les ouvriers. On n'a jamais fait un vrai blocage. Je n'aurais donc jamais pensé que ça allait prendre autant d'ampleur", témoigne-t-il au micro d'Europe 1. "Début janvier, j'ai reçu ma lettre de licenciement. Etre licencié comme ça, du jour au lendemain, j'ai du mal à comprendre".
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Les syndiqués surveillés par la direction ? En réponse, Amazon assure garantir la liberté d'expression de ses employés, mais estime pourtant que les appels de Christophe sur les réseaux sociaux ont constitué une faute grave et un manquement à la loyauté envers l'entreprise. Membre du syndicat Sud, Christophe se demande bien comment ces deux petites phrases sur Facebook ont été repérées par sa direction, et va jusqu'à se demander si les salariés syndiqués ne sont tout bonnement pas surveillés sur les réseaux sociaux. Il envisage maintenant de contester son licenciement devant les prud'hommes.
* Prénom modifié