Le livreur en scooter mort dimanche après un contrôle routier à Paris a été victime d'une asphyxie "avec fracture du larynx", à l'origine d'un malaise cardiaque lors de son arrestation, selon les premiers éléments de l'autopsie communiqués mardi par le parquet de Paris. Le procureur Rémy Heitz a annoncé avoir ouvert une information judiciaire pour "homicide involontaire" afin de faire la lumière sur cette interpellation musclée survenue vendredi vers 10 heures, aux abords de la Tour Eiffel. Les médecins ont aussi relevé chez Cédric Chouviat, 42 ans, un "état antérieur cardiovasculaire", précise le parquet, alors que d'autres investigations médico-légales sont prévues.
"Une bavure policière" pour les avocats de la famille
D'après la police, le père de famille de cinq enfants téléphonait en roulant à scooter. Dès le départ il se serait montré "irrespectueux et agressif" à l'égard des policiers. A tel point qu'ils se décident de l'interpeller pour "outrage". Le conducteur résiste et alors qu'il est menotté, il est victime d'un malaise cardiaque. L'IGPN, la police des police a été chargée de l'enquête.
Les avocats de la famille évoquent des techniques d'interpellation "dangereuses et disproportionnées" en s'appuyant sur des vidéos et des témoignages qu'ils ont recueillis. Ils ont dévoilés ces éléments dans une conférence de presse mardi matin.
@AA_Avocats : La technique de plaquage ventral, très utilisée a causé de nombreux décès. Cette pratique demeure interdite dans de nombreux pays en raison de sa dangerosité. Une proposition de loi pour l’interdire a été déposée début 2019 et rejetée :https://t.co/KSh5H8rvakpic.twitter.com/w5ksjTxWUP
— LDH France (@LDH_Fr) January 7, 2020
Sa famille a porté plainte et dénoncent "une bavure policière". "On n'est pas dans une cité, ce n’est pas un dealer, pas quelqu’un de mal foutu, c’est un travailleur. Pourquoi ?", s'interroge le père de Cédric Chouviat. "La vérité aujourd’hui, quand on voit les images, c’est qu’on a assassiné mon fils, c’est un meurtre."
"Je n'ai plus confiance en personne"
"Tant que mon cœur battra, j’irais au combat. Aujourd’hui j’enterre mon fils, un père de famille de 5 enfants. Vous avez une famille révoltée !" a-t-il ajouté. "Je n’ai pas de haine contre la police nationale, j’ai la haine contre ces trois individus. Je n’ai plus confiance en personne, je n’ai confiance qu’en mes avocats."
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a réagi. Les résultats de l'autopsie "soulèvent des questions légitimes auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence", a-t-il déclaré. Il a adressé ses condoléances à la famille et aux proches de la victime, ajoutant faire confiance en la justice pour établir les circonstances exactes du décès.