Les promotions monstres, telles que celle à 80% sur le Nutella, devraient disparaître dans quelques semaines des rayons des supermarchés. Elles ne seront bientôt plus possibles avec l'encadrement des promotions, mesure prévue par la loi agriculture et alimentation. Mais la présentation de l'ordonnance en Conseil des ministres a été décalée à cause de l'actualité des "gilets jaunes", explique-t-on au gouvernement. Alors que son application est théoriquement prévue au 1er janvier, dans la période actuelle, le calendrier semble compliqué à tenir.
Tenir ses promesses. Pour maintenir la pression sur l’exécutif, les agriculteurs entendent donc manifester "la semaine prochaine" pour que le gouvernement tienne ses promesses contenues dans la récente loi Alimentation, a annoncé lundi la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, sur Franceinfo. "Nous serons dans la rue très prochainement pour dire stop au matraquage des agriculteurs et pour que le gouvernement tienne ses promesses sur la loi Alimentation", a dit la présidente du premier syndicat agricole français, dans un contexte de tensions avec les distributeurs lors des négociations commerciales. "Nous ne voudrions pas que ce soient les agriculteurs qui fassent les frais du ralentissement ou du renoncement du président de la République", a-t-elle martelé.
Pression des distributeurs. Le relèvement du seuil de revente à perte et la limitation des promotions, est l'une des mesures phares de la loi Alimentation. Mais en plein mouvement des "gilets jaunes", la baisse du pouvoir d'achat induite par ces mesures pourrait ne pas passer, argument utilisé par les distributeurs. Cette baisse serait de "50 centimes par mois et par habitant" selon les calculs de la FNSEA, a tempéré Christiane Lambert, qui dénonce "la pression inouïe de certains distributeurs" et demande à Emmanuel Macron de "tenir sa promesse".
De son côté, Bercy mène également la fronde contre un texte qu'il n'a jamais porté dans son cœur. Le ministère des Finances pourrait aussi profiter de la situation sociale pour retarder son application.
Le pouvoir a été "trop vertical". Sur le mouvement des "gilets jaunes", Christiane Lambert rappelle que "les organisateurs l'ont souhaité apolitique et asyndicale", dit comprendre "le sentiment de déclassement" et estime que le pouvoir a été "trop vertical et n'a pas su écouter les corps intermédiaires". "Les citadins n'ont aucune connexion avec la réalité vécue par ceux qui sont dans les territoires périphériques et les territoires ruraux", ajoute t-elle. Une réunion doit se tenir mercredi matin dans les locaux de la FNSEA pour déterminer le jour de la mobilisation.