Loi SRU : la mairie d'Allauch préfère payer une amende plutôt que d'atteindre les 25% de logements sociaux obligatoires
La loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) oblige les communes à disposer de logements sociaux. Mais certaines, à l'image d'Allauch dans les Bouches-du-Rhône, s'y refusent et assument de ne pas respecter la proportion de logements sociaux exigée par l'État.
La loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) oblige les communes de plus de 3.500 habitants (1.500 habitants dans l'agglomération parisienne) qui appartiennent à des agglomérations de plus de 50.000 habitants comprenant au moins une commune de plus de 15.000 habitants à disposer au moins, au sein de leur parc de résidences principales, de 25% de logements sociaux ; de 20% de logements sociaux dans les territoires moins tendus.
Or, certaines ont fait le choix de ne pas s'y plier et elles assument. Allauch, aux portes de Marseille, est la commune la plus sanctionnée de France : elle ne possède que 7% de logements sociaux.
Un choix assumé par le maire
Avec son moulin en vieilles pierres, c'est un village typiquement provençal, bordé par les collines de Marcel Pagnol. Une commune en pénurie de logements sociaux et un choix assumé par le maire Les Républicains, Lionel de Cala. "Il est hors de question que l'on remette en cause des espaces naturels, des espaces agricoles pour construire des grands ensembles immobiliers. Je ne me refuse pas aux logements sociaux, mais je veux que ça soit adapté à ma commune", souligne-t-il. "On ne pourrait pas imaginer construire 1.600 logements sociaux du jour au lendemain pour une commune de 22.000 habitants", ajoute-t-il.
Les habitants en accord avec la politique de leur maire
Dernière facture en date pour la municipalité : 1,3 million d'euros. Une amende qui a doublé en deux ans et qui privera la municipalité de certains investissements, notamment de rénovation dans le centre-ville, indique le maire. Dans les ruelles escarpées du vieux village, les habitants rencontrés semblent partager la position assumée de l'élu qui promet néanmoins de ne pas augmenter les impôts.
"En bas sur la route, ils en ont fait, mais ce ne sont pas des gros immeubles. Des HLM ou des trucs comme ça, ça changerait la population... Il a entièrement raison, il y a encore des choses qu'il faut préserver comme le calme", raconte une retraitée, native du village.
Quelques élus du département assument également de ne pas respecter les quotas de la loi SRU. D'autres jugent les objectifs inatteignables en raison du manque de terrain disponible et de leur prix.