Au moins 29 policiers ont été blessés mardi en marge de la manifestation contre la loi Travail ainsi que onze manifestants. Et, quelques heures après les débordements du défilé, des incidents se sont poursuivis dans la soirée dans les quartiers de République et de Belleville à Paris. Une voiture de la RATP et deux Autolib, les voitures en livre service, ont été incendiées, heureusement, vides de tout occupant.
Trois véhicules incendiés. Les premières violences ont débuté vers 21 heures sur les quais du métro République. Une cinquantaine de personnes, encagoulées, prennent à partie une équipe de sécurité qui escortent des contrôleurs. S'en suivent alors des insultes et des coups, une demande de renfort est lancée. Le véhicule des contrôleurs, aux couleurs de la RATP, est ensuite pris pour cible alors qu'il est garé en surface, place de la République. Des casseurs guettent et attendent que plus personne ne l'occupe pour y mettre le feu. Une course poursuite avec la police a ensuite lieu dans les rues du quartier.
"J'ai flippé !". Une heure plus tard, vers 22 heures mercredi, près de 200 personnes sont rassemblées rue Saint-Maur. Ils mettent le feu à deux Autolib avant de saccager les magasins de la rue. Olivia, une habitante de la rue, est toujours sous le choc quand elle regarde la vidéo qu'elle a filmé depuis son balcon avec son téléphone portable. "J'ai flippé ! J'ai entendu une horde de gars hurler et je me suis mise à la fenêtre. J'ai vu du feu, des casseurs, des mecs tout en noir, cagoulés, qui cassaient les vitres des voitures et toutes les vitrines de la rue. Ils lançaient des bouteilles et des chariots. J'ai rejoint plus tard des voisines et on avait vraiment peur qu'ils rentrent dans nos immeubles car ils étaient vraiment très violents", raconte-t-elle au micro d'Europe 1.
D'autant que les faits se sont produits très rapidement mercredi soir. En dix minutes, toute la rue Saint-Maur a été vandalisée par les casseurs et derrière leur passage, la chaussée était recouverte d'éclats de verre. Après leur départ, des véhicules de sociétés de sécurité privée tentaient tant bien que mal de protéger les marchandises des boutiques dorénavant sans vitrine.