"C'est un drame", a estimé Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, vendredi sur Europe 1. Un peu plus tôt, le parquet avait confirmé que le jeune étudiant gravement blessé en marge des manifestations contre la loi Travail, jeudi à Rennes, avait subi une perte totale et irréversible de la vision d'un œil. Reconnaissant la gravité des faits, Pierre-Henry Brandet a cependant tenu à saluer le travail des forces de l'ordre face à la violence des débordements survenus en marge de la mobilisation contre la loi Travail, jeudi.
Place à l'enquête. La blessure est-elle due à un tir de flash-ball ? "C'est l'enquête, diligentée par le procureur de la République, et qui a été confiée à l'inspection générale de la police nationale, qui expliquera les conditions dans lesquelles ce jeune homme a perdu l'usage de son œil", a répondu Pierre-Henry Brandet. Plus tôt vendredi, l'IGPN a été saisie pour déterminer les circonstances exactes de l'incident. "Le ministère de l'Intérieur souhaite que toute la lumière soit faite sur l'origine de la perte de cet œil", a précisé le porte-parole.
"Des conditions extrêmement dures". A Rennes, le jeune homme a été blessé lorsque les policiers ont chargé plusieurs centaines de jeunes manifestants, venus en découdre avec les forces de l'ordre. Le nombre de policiers blessés, 78 en France, selon Pierre-Henry Brandet, témoigne pour lui de "la violence des affrontements auxquels ils ont eu à faire face". "Ils ont été confrontés à une violence inouïe de la part de certaines personnes, et face à cette violence, ils ont rétabli l'ordre et le calme, dans des conditions extrêmement dures", a-t-il estimé. "Il faut leur rendre hommage."
"Extrême vigilance" pour le 1er mai. En prévision du traditionnel défilé du 1er mai, qui aura lieu dimanche, le porte-parole appelle "à la responsabilité de chacun". "Le ministère, via les préfectures, va mettre en place des dispositifs adaptés. Mais les forces de l'ordre ne peuvent pas se substituer aux services d'ordres qui sont mis en place par les organisateurs des manifestations", a souligné Pierre-Henry Brandet. "Nous allons être d'une extrême vigilance", a-t-il ajouté. "Les manifestations sont aussi un poumon de notre vie démocratique, et les forces de l'ordre sont là pour protéger ce poumon."