Le parquet de Paris a requis vendredi un non-lieu pour le cinéaste Luc Besson, accusé de viol depuis plus de trois ans par l'actrice Sand van Roy, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Il revient désormais à la juge d'instruction en charge de ce dossier de confirmer ou non ce non-lieu. Dans ce dossier, Luc Besson n'a pas été mis en examen mais seulement placé sous le statut moins incriminant de témoin assisté le 25 janvier dernier.
"Ce sont des réquisitions logiques et cohérentes avec la réalité du dossier et de l'enquête", a réagi l'avocat du cinéaste, Me Thierry Marembert. "Sa position n'a jamais varié", a rappelé son avocat. "Il a envie de refermer cette parenthèse et de reprendre une vie normale".
"Un scandale judiciaire" pour l'un des avocats de Sand van Roy
L'un des avocats de Sand van Roy, Me Francis Szpiner, a dénoncé "un scandale judiciaire". L'actrice belgo-néerlandaise avait porté plainte pour viol le 18 mai 2018 contre l'influent producteur et réalisateur français au lendemain d'un rendez-vous avec lui dans un palace parisien.
Deux mois plus tard, elle avait dénoncé d'autres viols et agressions sexuelles, commis selon elle au cours de deux années d'une "relation d'emprise professionnelle" avec Luc Besson. Ces plaintes avaient été classées sans suite en février 2019 par le parquet de Paris qui estimait n'avoir pu "caractériser l'infraction dénoncée". L'actrice avait alors déposé une plainte avec constitution de partie civile qui avait débouché sur l'ouverture d'une information judiciaire en octobre 2019 pour "viols".
Les investigations closes en février 2021
La juge d'instruction désignée pour mener cette affaire médiatique est "malheureusement partie" et la nouvelle magistrate "aura réussi le tour de force de ne jamais entendre Sand van Roy, de mettre Luc Besson sous le statut de témoin assisté et de refuser d'organiser une confrontation entre la plaignante et l'auteur", a regretté Francis Szpiner.
Sa cliente "n'est pas surprise" par la position du parquet, "puisqu'elle sait qu'obtenir justice est le parcours du combattant, mais elle est tenace", a-t-il ajouté. La juge d'instruction avait annoncé clore les investigations fin février, rejetant toutes les demandes d'actes de la partie civile. Cette décision avait été confirmée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel.
"Je n'ai jamais violé une femme de ma vie. Je n'ai jamais levé la main sur une femme. Je n'ai jamais menacé une femme. Je n'ai jamais contraint physiquement ou moralement une femme à quoi que ce soit", avait balayé en 2019 le réalisateur, 62 ans aujourd'hui, de Subway, Le Grand Bleu ou Nikita.