Des amphithéâtres bondés, des étudiants assis dans les escaliers, d’autres qui prennent des notes sur le mur. A Paris, Lille, Lyon, Metz, Aix-Marseille, ou Montpellier, la situation est la même : les universités sont pleines à craquer. Depuis plusieurs semaines, toutes ces scènes sont compilées sur le Tumblr "MaSalleDeCoursVaCraquer". Ce blog illustré dénonce le manque de places à l’université depuis la rentrée.
A Evry, les étudiants suivent les cours… dans le couloir. Les photos parlent d’elles-mêmes. Les étudiants sont agglutinés et suivent les cours comme ils peuvent. A Evry, des étudiants sont carrément assis dans le couloir pour prendre des notes (voir photo ci-dessous). Ce Tumblr a été créé lundi par le principal syndicat étudiant UNEF et le syndicat lycéen UNL pour dénoncer "le manque de moyens affectés à l’enseignement pour cette rentrée".
65.000 étudiants en plus en 2015. "Le baby-boom de la fin des années 90 se traduit maintenant par une hausse significative du nombre de lycéens et d’étudiants", assurent l’UNEF et l’UNL dans un communiqué commun. "Cette dynamique démographique – qui devrait être une opportunité pour notre pays – se heurte à la pénurie budgétaire dans notre système éducatif".
La semaine dernière, le secrétaire d’Etat chargé à l’Enseignement supérieur, Thierry Mandon, a annoncé qu’il y avait 65.000 étudiants de plus par rapport à la rentrée 2014. Côté lycées, le constat est aussi très inquiétant avec une hausse de 27.000 élèves par rapport à la rentrée précédente.
"Désolé, nous n’avons pas de places !". Pour mieux dénoncer la "précarisation" des étudiants, l’UNEF et l’UNL ont fait le pari du "choc" des photos et d’un Tumblr participatif. "Les étudiants doivent prendre conscience que leurs problèmes existent ailleurs", nous confie William Martinet, le président de l’UNEF. "Et ça marche déjà, on reçoit beaucoup de photos de salles de cours de toute la France". Et de conclure sur une nouvelle revendication : "pour cette surpopulation dans nos universités, l’Etat ne peut pas se contenter d’une réponse négative ‘Désolé, nous n’avons plus de places’".