Après près de six mois de silence, Nordahl Lelandais, l'unique suspect dans la disparition de Maëlys, fin août en Isère, a reconnu mercredi l'avoir tuée "involontairement", a rapporté le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat, lors d'une conférence de presse. Nordahl Lelandais, qui a été emmené mercredi matin pour la première fois sur les lieux où se serait trouvé le corps Maëlys, a reconnu qu'il s'en était "débarrassé", mais a refusé de s'exprimer sur les circonstances de la mort de l'enfant, alors âgée de 8 ans.
Les "restes" de Maëlys découverts. Les fouilles opérées par les gendarmes mercredi dans le secteur de Pont-de-Beauvoisin ont permis de retrouver "les restes de l'enfant" en fin d'après-midi, sur les indications de Nordahl Lelandais, a en outre ajouté le procureur. Il aura fallu une journée entière de recherches pour mettre au jour des restes de la petite fille. "Les gendarmes et des chiens ont permis de découvrir le crâne de l'enfant et un ossement", a précisé Jean-Yves Coquillat. Le suspect a par ailleurs présenté ses excuses aux parents de Maëlys, à Maëlys ainsi qu'aux juges, a rapporté le procureur. "Ce soir, les parents de Maëlys savent que leur fille est morte, qu'elle a été tuée", ont été les premiers mots du procureur.
Tache de sang. Le suspect a été confronté à de nouvelles preuves réunies par les enquêteurs, qui ont découvert récemment dans le coffre de sa voiture, sous les tapis de sol, une tache de sang qui s'est révélé être celui de la petite fille. Dans la journée, Lelandais a emmené les enquêteurs près du domicile de ses parents, à Domessin, proche de Pont-de-Beauvoisin. Le suspect a expliqué y avoir déposé le corps de l'enfant, être ensuite repassé à la fête du mariage puis être revenu à Domessin, avoir mis Maëlys dans le coffre de sa voiture avant de l'abandonner dans le massif de la Chartreuse, a détaillé le procureur de Grenoble. C'est sur ses indications que les enquêteurs ont pu retrouver, à l'aide de chiens spécialement entraînés, les restes de l'enfant.
Mis en examen dans une autre affaire. Jusqu'à présent, l'ancien maître-chien dans l'armée de 34 ans avait farouchement nié son implication dans la disparition de l'enfant dans la nuit du 26 au 27 août, lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin. Nordahl Lelandais a été mis en examen en novembre dernier pour "meurtre" dans cette affaire. Depuis, onze familles de disparus dans la région Auvergne-Rhône-Alpes ont demandé à la cellule d’enquête de vérifier un lien éventuel avec Nordahl Lelandais, soupçonnant l'existence d'un tueur en série. Il avait aussi été mis en examen le 20 décembre dernier pour l'assassinat d'un jeune militaire, Arthur Noyer, près de Chambéry, en avril dernier.
Les parents de Maëlys ont indiqué par la voix de leur avocat auprès d'Europe 1 qu'ils comptaient ne pas s'exprimer pour l'heure, après l'aveu de Nordahl Lelandais. "Avec mes clients, parents de la jeune Maëlys, nous gardons le silence par respect et dignité après cette terrible nouvelle", a dit Fabien Rajon, avocat au barreau de Lyon.