Manche : le ministre de la Mer promet des moyens de sauvetage supplémentaires

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Le ministre délégué chargé de la Mer et de la Pêche, Fabrice Loher, a promis vendredi à Boulogne-sur-Mer des moyens supplémentaires pour le centre régional de sauvetage, face à des pêcheurs inquiets de la multiplication des drames migratoires dans la Manche.

Fabrice Loher, ministre délégué chargé de la Mer et de la Pêche, a annoncé, vendredi à Boulogne-sur-Mer, un renforcement des moyens pour le centre régional de sauvetage en réponse à l'inquiétude des pêcheurs face aux drames migratoires qui se multiplient dans la Manche. "Les gouvernements précédents ont pris des mesures et ce gouvernement va continuer à renforcer les moyens du Cross (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, NDLR), à la fois en matériel, en équipements, en navires", a assuré le ministre à la presse après avoir rencontré des pêcheurs à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

 

Cette promesse survient dans un contexte de hausse des tragédies migratoires en mer. Interrogé sur le grand nombre de décès de migrants dans la Manche ces derniers mois, dans des naufrages ou des bousculades, Fabrice Loher a indiqué que l'action du gouvernement passerait également par "des moyens humains supplémentaires". 

L'impact des drames migratoires sur les pêcheurs

Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches des Hauts-de-France, a exprimé aux journalistes les difficultés croissantes rencontrées par les pêcheurs en raison des tentatives de traversées clandestines dans la Manche. Selon lui, cette crise migratoire affecte directement leur activité. "La multiplication des tentatives de traversées impacte la pêche", a-t-il expliqué, précisant que les pêcheurs qui se retrouvent à secourir des migrants en mer perdent du temps précieux. "Ce n’est pas le mot juste, car il faut sauver les gens, mais cela devient de plus en plus contraignant."

Cette situation génère des pertes économiques pour les pêcheurs. " Une journée de pêche peut rapporter entre 3.000 et 10.000 euros. Quand nous récupérons des migrants, c’est une journée de perdue", a ajouté Olivier Leprêtre.

Un appel à l'action de l'État

Malgré l’impact financier, les pêcheurs n’envisagent pas de laisser des vies humaines en danger. "Il est hors de question de laisser les gens mourir", a souligné Olivier Leprêtre, rappelant que les patrons de pêche interviennent systématiquement pour secourir les naufragés sans hésitation.

Cependant, il a appelé à une plus grande implication de l'État pour gérer cette crise. Selon lui, davantage de canots de sauvetage et de ressources devraient être mis en place pour soulager les pêcheurs et mieux répondre à cette situation critique.

Une crise migratoire qui s'aggrave

Le 5 octobre, un nombre record de 973 personnes ont traversé la Manche pour tenter de rejoindre les côtes anglaises, selon le ministère britannique de l'Intérieur. Ce même jour, quatre migrants, dont un enfant, ont trouvé la mort lors d’une de ces tentatives.

Depuis le début de l’année 2024, au moins 51 personnes ont péri en essayant de traverser la Manche, un chiffre qui marque un triste record. Ces naufrages tragiques soulignent l’urgence d’une coopération internationale renforcée pour sécuriser cette zone maritime particulièrement dangereuse.