La manif' "à haut risque" de Rennes est terminée

La manifestation anti loi Travail avait dégénéré à Rennes, vendredi soir
La manifestation anti loi Travail avait dégénéré à Rennes, vendredi soir
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avec AFP , modifié à
Après les débordements de vendredi et malgré l'interdiction de la préfecture d'Ille-et-Vilaine, entre 400 et 500 personnes se sont rassemblées à Rennes, samedi après-midi. 

La manifestation interdite et néanmoins organisée sur l'esplanade Charles-de-Gaulle à Rennes pour protester contre "les violences policières" a pris fin samedi vers 15h, après des incidents avec les forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de lanceurs de balles de défense. Une cinquantaine de personnes se trouvaient encore vers 15h30 sur la vaste esplanade où quelque 700 manifestants s'étaient rassemblés vers 13h, dénonçant "les violences policières" et la réforme du code du travail engagée par le gouvernement.

Les informations à retenir : 

- 400 à 500 personnes se sont mobilisées samedi, malgré l'interdiction

- Des incidents ont commencé à émailler la manifestation samedi

- De nombreuses dégradations ont déjà eu lieu à Rennes vendredi soir

22 personnes en garde à vue. Les forces de l'ordre avaient empêché les manifestants de se former en cortège pour défiler dans le centre-ville, a expliqué Patrick Dallennes, préfet par intérim d'Ille-et-Vilaine et préfet délégué pour la zone de défense et de sécurité ouest. Elles ont utilisé des gaz lacrymogènes et des lanceurs de balles de défense afin de repousser les manifestants qui lançaient des projectiles, selon la préfecture. Personne n'a été blessé du côté des forces de l'ordre. Un manifestant a montré à l'AFP une marque à la cuisse causée selon lui par une balle de défense. "Ils ne cherchent pas à nous faire peur mais à nous faire mal. La violence n'est pas de notre côté, ils tirent pour nous mutiler", a-t-il déclaré.

Les manifestants étaient autorisés à quitter la place après avoir montré le contenu de leur sac-à-dos aux policiers. Les forces de l'ordre veillent à empêcher que des petits groupes se reconstituent dans le centre-ville, a assuré Patrick Dallennes. Avant la manifestation, les forces de l'ordre ont effectué 22 contrôles d'identité auprès de personnes qui tentaient de se rendre sur l'esplanade. Quatre ont été placées en garde à vue, dont une qui était en possession d'un marteau et trois autres qui ont refusé de se soumettre à des prises d'empreintes.

Entre 400 à 500 personnes. Vers 13 heures, quelque 400 à 500 manifestants s'étaient donné rendez-vous sur l'esplanade Charles-de-Gaulle, tout près de la gare, pour dénoncer les "violences policières", un rassemblement interdit par les autorités. Après une prise de parole pour dénoncer "un gouvernement socialiste qui ne peut plus gouverner qu'avec le 49-3", les manifestants étaient bloqués dans les abords immédiats de la vaste esplanade, venant au contact des cordons de gendarmes mobiles qui ont fait usage à au moins trois reprises de gaz lacrymogènes. "La police mutile, la police assassine", criaient les manifestants, empêchés de gagner le centre historique, les centres commerciaux donnant sur l'esplanade et les voies SNCF toutes proches. 

Deux hélicoptères mobilisés. Les pouvoirs publics avaient pris un arrêté d'interdiction du rassemblement. "On ne les laissera pas manifester, cette manifestation n'aura pas lieu. On fera respecter la loi, on fera respecter l'Etat de droit", avait martelé devant la presse Patrick Dallennes, préfet intérimaire et préfet délégué pour la zone de défense et de sécurité ouest. "La réponse sera très ferme. Tous ceux qui commettent des dégradations et des actes violents seront interpellés chaque fois qu'on pourra le faire" et déférés à la justice, avait-il prévenu, tout en appelant les Rennais à éviter le centre-ville dans l'après-midi. Selon la police, qui a reçu des moyens supplémentaires, près de 500 hommes ont été mobilisés pour arrêter d'éventuels contrevenants. Deux hélicoptères et quatre canons à eau ont en outre été mobilisés.

 

DAMIEN MEYER / AFP

Des débordements vendredi. Un groupe de casseurs a évolué dans le centre historique de Rennes jusqu'à 23 heures, cassant méthodiquement les vitrines de plusieurs agences bancaires, de commerces et de bâtiments publics: la mairie, un bureau de poste, un poste de police. Le siège du Parti socialiste a également été pris pour cible ainsi que des abribus et une automobile qui a fait l'objet d'une tentative d'incendie. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes devant la mairie et place Sainte-Anne, au coeur de la vieille ville, pour empêcher les manifestants d'approcher d'une salle municipale d'où ils avaient été délogés le matin même par les gendarmes mobiles.

Mais les forces de l'ordre n'ont pu empêcher la dégradation de nombreux commerces, malgré cinq interpellations."Ils se sont servis, ils ont tendu le bras pour attraper les vêtements qui étaient juste derrière", a déploré samedi matin Frédéric Bonnechère, propriétaire d'un magasin de vêtements, en découvrant son établissement vandalisé. "On essaie de créer une clientèle et, là, ça fait un mois et demi qu'il n'y a plus de clients dans Rennes", s'est désolé le commerçant. "La journée va être dure et le moral va être dur à remonter".