Manifestation communauté chinoise Paris 1280 1:30
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avec AFP et Laure Dautriche , modifié à
Des milliers de membres de la communauté chinoise ont défilé à Paris pour réclamer plus de sécurité et dénoncer le racisme anti-asiatique en France.
REPORTAGE

Plusieurs milliers de membres de la communauté chinoise étaient réunis dimanche à Paris pour réclamer "la sécurité pour tous" et dénoncer le "racisme anti-asiatique", après l'agression mortelle d'un des leurs en banlieue parisienne. Quasiment tous vêtus d'un t-shirt blanc frappé du slogan "sécurité pour tous", les manifestants, regroupés Place de la République, brandissaient des drapeaux français, en scandant "sécurité, sécurité, sécurité". Sur un grand écran était projetée une photo de la victime avec une tache de sang sur laquelle on pouvait lire : "Zang Chaolin, mort pour rien. Qui sera le prochain ?" 

"Toute ma famille sans exception a été agressée, volée. Ma mère a été traînée par terre pour son sac à main. On part au travail avec la peur au ventre, on rentre la nuit avec le peur au ventre", confie une manifestante au micro d'Europe 1. "Il y a une équation stupide comme quoi asiatiques = riches. Non : la plupart des victimes sont des travailleurs modestes", ajoute-elle. 

Le soutien des élus. Parmi la foule, plusieurs élus comme Bruno Julliard, Premier adjoint à la maire de Paris, Stéphane Troussel, le président PS du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, ou encore la présidente du conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pécresse (Les Républicains). 

La "sécurité des asiatiques". Sun-Lay Tan, la trentaine, de Mitry-Mory, lanceur d'une pétition sur change.org, rappelle que les manifestants sont là pour réclamer des "mesures fortes pour assurer la sécurité des asiatiques". Le collectif "Sécurité pour tous" avait déjà rassemblé plusieurs milliers de personnes en 2010 et 2011 dans le quartier parisien de Belleville pour protester contre la violence dont la communauté chinoise était la cible. La mobilisation, déclenchée par une agression lors d'un banquet de mariage, avait été marquée par des échauffourées. 

Plus de policiers et de caméras. La mort en août à Aubervilliers d'un couturier de 49 ans, Zhang Chaolin, décédé après avoir été agressé par trois jeunes qui en avaient après le sac de son ami, a suscité un sursaut de mobilisation. "Sécurité pour tous" dénonce le climat de peur et d'insécurité qui règne à Aubervilliers et met en cause les "autorités" qui "ont préféré fermer les yeux sur cette délinquance grandissante" parce que les "Asiatiques constituent la cible principales de ces agresseurs". Le collectif réclame notamment des effectifs policiers supplémentaires, des caméras de surveillance et la reconnaissance du racisme anti-asiatique.

Certaines membres de la communauté en viennent à se protéger eux-mêmes, en faisant des rondes dans les quartiers et en accompagnant les personnes seules. "Pourquoi rester en France si c'est pour vivre dans l'insécurité ?", se demande même une autre manifestante, qui pourrait envisager de quitter l'Hexagone.