Alors que Lubrizol a lancé les démarches pour indemniser les agriculteurs, commerçants et entreprises impactés par l'incendie de son site à Rouen, une manifestation est prévue samedi, un mois après le drame. Les riverains, organisés en un collectif citoyen "Rouen Respire", réclament plus de transparence sur les conséquences sanitaires éventuelles du sinistre.
"Un mois après il reste toujours de nombreuses questions auxquelles nous n’avons pas de réponse", relève au micro de Bernard Poirette, dans la matinale d’Europe 1, Olivier Blond, le président de "Rouen Respire". "À quoi, exactement, ont été exposés les citoyens ? Quels sont les risques réels qu’ils ont encourus et qu’ils vont encourir dans les mois et les années à venir ? Et puis quelles sont les indemnités qui vont être mises en place ?" , interroge ce responsable associatif.
"Le Premier ministre a rappelé que des dispositifs allaient être mis en place pour les agriculteurs et les entrepreneurs, mais qu’est-ce qui va être fait pour les citoyens ? Il n’en a rien dit", déplore Olivier Blond. "C’est un problème pour les gens qui ont encore de la suie ou des flaques d’hydrocarbure dans leur jardin, ou qui ont leur VLC encrassée."
Une reprise de l'activité dans les prochaines semaines ?
"Rouen Respire" demande notamment que l’état de catastrophe technologique soit reconnu pour toute l’agglomération. "Ce serait une bonne idée, parce que ça permettrait aux gens d’être sûr qu’ils vont être indemnisés", argue Olivier Blond, toujours au micro d’Europe 1.
De leur côté, Edouard Philippe et le PDG américain de Lubrizol souhaitent tous les deux faire redémarrer l’unité de production le plus vite possible. Un empressement qui inquiète aussi les riverains. "Cela pourrait faire disparaître des éléments de preuve qui pourraient nous permettre de trouver des réponses aux questions que l’on se pose", s’agace le président de "Rouen Respire". "Pour nous, toute la réglementation Seveso doit être révisée. Les procédures de contrôle et de surveillance doivent être améliorées. Tant que l’on n’a pas obtenu ça, on s’inquiétera de voir fonctionner des sites dangereux en pleine agglomération", conclut-il.