Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert lundi une enquête confiée à l'IGPN, la "police des polices" après l'intervention controversée vendredi des forces de l'ordre, sur le pont de Sully à Paris, pour déloger des militants écologistes qui participaient pacifiquement à un sit-in. Cette enquête préliminaire pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" a été confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN).
Gaz lacrymogène contre militants non-violents
Le blocage et l'évacuation des manifestants ont eu lieu vendredi sur le pont de Sully. Des images de l'intervention des forces de l'ordre ont été largement partagées sur Twitter : elles montrent des policiers aspergeant abondamment de gaz lacrymogène ces militants participant pacifiquement à un sit-in lors de l'occupation de ce pont du centre de Paris par l'organisation Extinction Rebellion.
Utilisation de gaz lacrymogène sur les militants d’Extinction Rebellion qui bloquaient pacifiquement le Pont de Sully pic.twitter.com/MtULrfRQTF
— Matthieu Brandely (@m_brandely) 28 juin 2019
La gauche dénonce un "scandale"
Ces images ont provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux pendant le week-end puis dans les rangs de la gauche lundi qui dénonce un "scandale". "C'est indigne d'avoir des jeunes qui se battent pour notre climat, qui se battent pour notre avenir... et la seule réaction du gouvernement ce n'est pas d'agir, c'est de leur balancer des gaz lacrymogènes. Ça, c'est scandaleux", a notamment dénoncé l'eurodéputé EELV Yannick Jadot. "C'est un scandale absolu que, dans une démocratie, ces gens soient traités de la sorte alors qu'ils viennent simplement alerter et chercher à dire au gouvernement : 'Faites davantage'" en faveur de l'environnement et du climat, a encore jugé le premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre sont intervenues pour faire "cesser l'entrave à la circulation générée par cette action". Dimanche, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait demandé un rapport au préfet de police de Paris sur "les modalités" de cette évacuation.