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Charles Luylier (à Saint-Sauvant) / Crédits photo : JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
6.000 à 8.000 manifestants anti-bassines sont attendus ce week-end dans les Deux-Sèvres, dont un millier d'éléments radicaux et violents. Dans la région, les habitants, et notamment les agriculteurs, sont inquiets et tentent depuis plusieurs jours d'anticiper les débordements et les dégradations. 

Quelque 4.000 militants anti-bassines sont arrivés depuis mardi au Village de l'eau dans les Deux-Sèvres, rassemblement contre ces réserves d'irrigation contestées, selon un chiffre annoncé mercredi par les organisateurs et confirmé par une source proche des services de sécurité. 6.000 à 8.000 manifestants sont attendus ce week-end, dont un millier d'éléments radicaux et violents. 400 objets dangereux, comme des haches et des couteaux, ont déjà été saisis par la police. 

Sur place, 3.000 gendarmes seront présents pour assurer la sécurité et protéger les agriculteurs près de ces méga-bassines. Des agriculteurs qui craignent le pire, notamment à Saint-Sauvant, commune où une manifestation interdite par la préfecture pourrait avoir lieu vendredi.

"On se demande même si notre campagne n'est pas devenue un nouveau parc d'attractions"

Guillaume Corbin élève des vaches laitières à quelques centaines de mètres d'un projet de méga-bassines et tout près d'une forêt où les militants se réuniront. Pour lui, le contexte est incandescent et il craint le pire. "Vous imaginez même l'état d'esprit de votre famille, vos enfants, votre femme. Il faut le vivre. En fin de compte, on se demande même si notre campagne n'est pas devenue un nouveau parc d'attractions ? C'est exactement comme si je venais dans votre maison et que vous aviez des volets bleus, nous, on est contre vos volets bleus et on vient les casser", compare-t-il. "Je n'ai jamais cautionné la casse", ajoute-t-il.

Protéger les récoltes avant le rassemblement

En réponse à cette menace, lui et plusieurs agriculteurs du hameau organisent des maraudes depuis le début de semaine et s'entraident comme ils peuvent. "On a une parcelle. Il faut absolument débarrasser le blé pour éviter des risques d'incendie, donc récolter ce blé et le mettre à l'abri rapidement", détaille-t-il. 

Protéger les récoltes, mais aussi les biens. Il y a deux ans, un engin agricole a été brûlé dans la ferme d'à côté. Et même si la manifestation initialement prévue vendredi a été interdite par la préfecture, rien ne dit que le danger est écarté.