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édité par Ophélie Gobinet , modifié à
À Paris, ils étaient 6.000, selon la préfecture, à s'être donnés rendez-vous dimanche place de la République contre un cinquième mandat présidentiel d'Abdelaziz Bouteflika. Et ils étaient un millier à Marseille.
REPORTAGE

Abdelaziz Bouteflika a jusqu'à dimanche soir pour déposer son dossier de candidature à la présidentielle. Mais la pression de la rue continue pour qu'il renonce à briguer un cinquième mandat. À Alger dimanche, les étudiants sont descendus dans la rue pour rejoindre les abords du Conseil constitutionnel où sont enregistrées les candidatures et ont été repoussés par un canon à eau. À Paris, une partie de la communauté algérienne s'est rassemblée place de la République. Selon la préfecture ils étaient 6.000 à s'être réunis dimanche, 10.000 selon les organisateurs. Et ils étaient un millier à Marseille.

"Jeunes comme vieux ont poussé le mur de la peur". Alors qu'officiellement, le rassemblement devait se terminer à 14h30, il y avait encore beaucoup de monde dimanche, en fin d'après-midi, constate le reporter d'Europe 1. Les manifestants ont investi les lieux pour chanter et scander leur ras-le-bol contre le régime d'Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999. Venu manifester en famille, Abderhazaq est très surpris de la foule qui s'est déplacée aujourd'hui. "C'est une belle surprise, c'est un réveil", témoigne-t-il au micro d'Europe 1. "Ça fait des années que [le pouvoir algérien] a créé une peur chez les gens et aujourd'hui, jeunes comme vieux ont poussé ce mur de la peur. On dit stop", poursuit-il. 

Tous les manifestants ont insisté sur le caractère pacifique de cette manifestation et veulent plus que tout laisser une bonne image. Tandis que la foule commence à se disperser, certains ramassent les détritus laissés sur la place de la République. 

Ambiance similaire à Marseille.  Une foule de tous âges, drapeau algérien sur les épaules pour beaucoup, ont scandé dans une ambiance bon enfant "citoyens ! citoyens !", porte d'Aix, sous l'Arc de Triomphe de Marseille, quartier historique de l'immigration algérienne. "Le peuple vomit le pouvoir algérien ! Prenez votre argent et dégagez ! On veut juste notre dignité", a scandé l'un des orateurs qui se sont succédé au micro.

"Je suis très fière" de la mobilisation, se réjouit Iptaa Handburg, 30 ans. "On veut qu'ils laissent la place aux jeunes. Si demain, ce pays n'est plus gouverné par des mafieux, je rentre !", lance ce médecin urgentiste, née en Suisse.