L'avocat Mario Stasi a pris lundi la tête de la Licra, succédant à Alain Jakubowicz, et immédiatement écrit à Jean-Luc Mélenchon pour lui demander de clarifier ses positions après les déclarations controversées de la députée Danièle Obono, a-t-on appris auprès de l'association.
Jusqu'à mars 2019. Mario Stasi, 49 ans, présidera la Licra (Ligue internationale de lutte contre le racisme et l'antisémitisme) "pour la durée du mandat qui reste à courir", c'est-à-dire jusqu'à mars 2019. Président de la Licra depuis 2010, Alain Jakubowicz avait annoncé lors de sa réélection en mars 2016 qu'il ne souhaitait "pas aller au terme de son mandat", a rappelé l'association.
Le Parti des indigènes de la République, un "groupuscule extrémiste". Mario Stasi a entamé son mandat en écrivant au chef de file de La France Insoumise pour lui demander de "clarifier publiquement sa position et celle de son parti" à l'égard du Parti des indigènes de la République (PIR), qu'il a qualifié de "groupuscule extrémiste" à la "doctrine exclusivement vertébrée par le racisme et son obsession des Juifs", selon un message posté sur sa page Facebook.
Obono défend sa "camarade" Houria Bouteldja... La députée "insoumise" Danièle Obono avait pris la défense dimanche de la porte-parole du (PIR), Houria Bouteldja, qu'elle avait qualifiée de "camarade" dans la lutte contre le racisme. Interrogée sur le fait de savoir si les propos de Houria Bouteldja - qui affirmait en mars 2015 que "les juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe" - étaient des propos racistes ou antiracistes, la députée de Paris avait également répondu : "Je ne sais pas". "Je dois vous dire, au nom de la Licra, ma plus grande inquiétude face à un tel relativisme qui conduit, par la voix d'une élue de la République, à banaliser le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie", a écrit Mario Stasi dans ce courrier dont l'AFP s'est procuré une copie.
...Puis fait une mise au point. Dans une "mise au point" publiée lundi sur Facebook, la députée LFI précise néanmoins être en "profond désaccord avec les thèses" du Parti des indigènes de la République. "Mon seul programme est celui de La France Insoumise, l'Avenir en commun. J'en ai coordonné les livrets thématiques. Je souscris à l'ensemble du programme sans exclusive. C'est celui sur lequel j'ai été élue députée de la 17e circonscription de Paris", écrit-elle. Le Parti des indigènes de la République, fondé en 2005 par des militants "issus de l'immigration post-coloniale", est décrié par des associations antiracistes traditionnelles, qui lui reprochent d'attiser la concurrence des mémoires.