Une nouvelle marche blanche est organisée ce samedi à Marseille, pour rendre hommage à Socayna, 24 ans, victime collatérale du trafic de drogue qui gangrène la cité phocéenne. La jeune femme a été tuée d'une balle perdue alors qu'elle se trouvait dans sa chambre le 10 septembre dernier. Une marche aussi pour dire stop aux règlements de comptes qui ont déjà fait plus de 40 morts depuis le début de l'année.
"Je ne me sens pas en sécurité"
Les impacts de balles sont toujours visibles sur les façades et un mois plus tard, les habitants restent sous le choc. Cette mère de famille, par exemple, veut déménager. "Dès que je trouve quelque chose, je m'en vais. Je cherche parce que je ne me sens pas en sécurité, ni mes enfants, ni moi. Je ne me sens pas en sécurité, et pourtant, ça fait plus de 30 ans que je suis ici", explique-t-elle.
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La mort de Socayna est dans tous les esprits. Dehors, deux retraités prennent leur café. Ils refusent de bouleverser leurs habitudes, même si la peur est bien présente. "Je viens tous les jours, mais je me dis est-ce qu'il va y avoir un tir de kalachnikov ? C'est partout pareil. Malheureusement pour la petite, jeune comme elle est, surtout qu'elle faisait des études d'avocat, ça fait mal au cœur", explique l'un des deux hommes.
Le commando responsable n'a toujours pas été retrouvé
Rester ici est trop éprouvant pour la maman de Socayna qui veut partir elle aussi, témoigne Karima Meziene, de l'Association des familles de victimes. "C'est une famille effondrée, complètement anéantie, qui ne comprend pas. C'est une jeune fille qui a été assassinée dans sa chambre, un lieu où elle est censée être en sécurité, protégée de tout. Quoi de pire pour un parent ? Je crois qu'on ne se rend même plus compte de l'horreur", regrette-t-elle.
Et tout le monde le déplore ici, un mois plus tard, le commando responsable de la mort de Socayna court toujours.