Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a estimé mardi que la fabrication en Chine de la quasi-totalité des peluches servant de mascottes aux JO de Paris 2024 était "un problème", au micro de franceinfo. Les organisateurs des Jeux olympiques ont dévoilé lundi leurs mascottes, deux bonnets phrygiens dénommés "Phryges", de couleur rouge, qui arriveront cette semaine dans la boutique officielle des produits dérivés située dans le quartier des Halles, au cœur de Paris. Ces peluches seront fabriquées en Chine pour la quasi-totalité, "comme la très grande majorité des peluches vendues en France", avaient souligné les organisateurs des JO de Paris.
Le marché a été confié aux entreprises françaises Gipsy et Doudou et Compagnie qui se le partagent. Contrairement à Gipsy, qui fabrique en Chine, Doudou et Compagnie prévoit de produire 15% de son quota dans son usine à Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) qui s'agrandira pour l'occasion. Dans cette usine seront réalisés le rembourrage, l'assemblage et la couture mais les matières premières et les préparations des pièces détachées viendront de Chine.
"Corriger" le tir
Au total, 8% des peluches devraient être fabriquées en France, avait précisé lundi le comité d'organisation (Cojo). Interrogé sur cette production chinoise, le ministre de la Transition écologique a répondu à la journaliste: "Si c'est le cas, il y a un problème. Vous me l'apprenez". "Je veux croire qu'on a encore quelques mois avant que les JO ne se tiennent pour être capables de corriger le sujet", a poursuivi Christophe Béchu.
"On ne va pas se retrouver, au moment où on explique qu'il faut des circuits courts et relocaliser, avec une production de mascottes qui se fait au bout du monde y compris quand on défend la perspective de lutter contre le réchauffement climatique", a insisté le ministre. "Nous savons depuis 2017 que les Jeux Olympiques auront lieu à Paris en 2024" et "nous avions parfaitement le temps d'anticiper et de planifier la relocalisation des filières concernées", a relevé Gilles Attaf, président de l'association "Origine France Garantie", qualifiant la situation de "non-sens" et de "véritable scandale".
"Envoyer un signal"
"Nous aurions pu profiter de ces mascottes pour envoyer un signal, pour lancer un grand projet de réindustrialisation", estime l'association dans un communiqué, ajoutant que "si on a la capacité de produire en grande quantité, on est en mesure de réduire les coûts et d'être compétitif". Le mouvement patronal Ethic a de son côté évoqué une "une insulte à toutes les entreprises françaises" et une "claque internationale et économique que nous nous donnons à nous-mêmes", estimant qu'il était "encore temps de lancer une fabrication française".
Le Cojo table sur deux millions d'exemplaires de peluches vendus. Outre la boutique en ligne officielle et celle des Halles, les mascottes seront commercialisées chez Carrefour, sponsor des JO, et dans les magasins de jouets spécialisés.