Mayotte : ces infirmiers qui soignent les habitants des bidonvilles, une semaine après le passage de Chido
Une semaine après le passage du cyclone Chido à Mayotte, des infirmiers bénévoles parcours les bidonvilles de l'île pour soigner les victimes de la catastrophe. Une mission sérieuse, parfois limitée face à la gravité de certaines blessures.
Une semaine jour pour jour le passage du cyclone Chido à Mayotte, la situation est toujours difficile sur l'archipel. Alors que l'eau potable revient progressivement dans les foyers, les habitants sont encore nombreux à faire la queue pour acheter un peu de nourriture ou remplir le réservoir de leur véhicule.
Mais dans les bidonvilles, l'accès à l'eau n'était déjà pas facile avant le cyclone. Désormais, c'est une mission quasi impossible. Un problème supplémentaire pour ses habitants qui ont tout perdu face à la force des vents. D'autant que beaucoup ont été blessés lors de la catastrophe. Alors, des infirmiers bénévoles s'organisent pour leur venir en aide.
Soigner ceux qui peuvent l'être
Casquette noire vissée sur la tête, Mickaël arpente les bidonvilles pour soigner ceux qu'il croise, comme il le peut. "N'ayez pas peur. Je vais m'occuper d'abord de la plaie, on fera le reste après", explique-t-il à un homme qu'il soigne dans les allées dévastées d'un bidonville.
L'infirmier se concentre sur sa tâche : nettoyer, désinfecter et panser la plaie d'Abdou qui s'est coupé la main en réparant sa case. "J'ai beaucoup de blessures au pied, à cause des tôles par terre. Il y a aussi les mains pour ceux qui sont en train de refaire les Banga (des petites maisons faites de tôles, ndlr)".
Aller à l'hôpital, pas une option pour beaucoup
Le soignant fait le nécessaire pour administrer les premiers soins, avec du matériel que l'infirmier achète parfois lui-même. "J'ai réussi à récupérer de l'alcool, de la biseptine, des antibiotiques, du sparadrap", souligne-t-il au micro d'Europe 1. L'infirmier reprend la route quelques minutes plus tard, pour se rendre dans un autre quartier populaire, pour suivre les personnes qu'il a déjà soignées et voir si d'autres personnes se sont blessées entre-temps.
Un suivi nécessaire alors que dans les bidonvilles, de nombreux habitants n'osent pas se rendre à l'hôpital. "Ils ont peur de la police, ils ont peur de se faire expulser. Donc, ils ne vont pas y aller. Et, si on ne va pas les voir, ils ne se soignent pas et leurs blessures s'infectent", s'alarme-t-il.
Mais parfois, Mickaël arrive au bout de ses compétences, comme avec cet homme, le visage crispé de douleur. Son mollet a été lacéré par une tôle. "Ça a été recousu, mais ça s'est rouvert et il y a un énorme abcès en dessous de la plaie. Il faut qu'il aille voir un médecin, qu'il ait des antibiotiques et une évacuation de son abcès", juge-t-il.
Seule chose possible pour l'infirmier : bander la jambe de l'homme blessé. Seul un médecin peut faire le reste, conclut-il.