Interpellé, pris à partie et même hué par des Mahorais désespérés cinq jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, Emmanuel Macron a promis jeudi de "rebâtir" Mayotte grâce à une "loi spéciale", mais aussi de "renforcer la lutte contre l'immigration clandestine". Face aux multiples interpellations, le chef de l'État a répondu : "C'est pas moi le cyclone ! Je ne suis pas responsable ! Si ce n'était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde."

"Cette déclaration est complètement indécente"

"Par rapport à des gens dont le département vient d'être rasé, dans lequel il y a probablement au moins 1.000 morts [...] par rapport à des gens qui font la queue pendant deux heures et reçoivent deux bouteilles d'eau, une boîte de sardines, une boîte de thon et une boîte de tomates... Je trouve que cette déclaration est complètement indécente", a pointé Éric Coquerel, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, invité de La Grande interview Europe 1-CNews vendredi.

Le chef de l'État a prolongé son déplacement à Mayotte jusqu'à ce vendredi considérant "que compte tenu de ce que vit la population", repartir le jour-même aurait pu "installer l'idée qu'on vient, on regarde, on s'en va", a-t-il expliqué dans la soirée à la presse. Pour le président de la commission des finances, Emmanuel Macron n'est assurément "pas à la hauteur, une fois de plus, de la situation".