Quatre jours après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, 120 tonnes de vivres et d'eau sont arrivés l'archipel. La distribution est cependant fastidieuse, ce qui entraine une prise d'assaut des supermarchés par les habitants. Illustration à Mamoudzou, la capitale de l'île. 

Entre manque et rationnement

Devant un supermarché du quartier du Vallon, des dizaines de personnes attendent depuis les premières heures de la matinée. Un homme arrivé depuis longtemps a pu faire quelques courses, mais sans trouver le plus important. Au micro d'Europe 1, il raconte qu'un camion devrait arriver d'ici une heure ou deux avec des vivres, et d'ici là "attend pour voir si c'est vrai ou pas".

En attendant, "la plupart des gens se ravitaillent dans les rivières" car "c'est un peu compliqué de trouver des bouteilles d'eau dans les magasins". La difficulté ne se cantonne pas uniquement à l'eau, mais aussi au riz, aux pâtes. Car si certains rayons sont bien fournis, il manque souvent l'essentiel pour se sustenter. 

Soraya repart également presque bredouille. Venue pour du riz, elle a pris "le minimum" en contrepartie car il en manquait. Elle espère donc que "des bateaux ou des containers" arriveront bientôt avec "du stock" pour s'approvisionner. 

En attendant, les grandes surfaces rationnent les produits essentiels, comme l'explique Ramzi Boukhari, responsable du supermarché. "On a déjà limité l'eau à un bac par client. On avait de l'eau ce matin mais il y avait une grosse file d'attente". Ne pouvant pas laisser une unique personne prendre tout le stock, ils se retrouvent obligés de rationner pour que "tout le monde" puisse sortir "avec quelque chose le temps de recevoir la marchandise". 

Quand l'eau tant attendue arrive enfin, les esprits s'échauffent à la caisse. Certains clients venus de loin ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent acheter qu'un seul pack.