L'ONG Médecins sans frontières a annoncé mercredi avoir été confrontée à 24 cas de harcèlement ou d'abus sexuels en 2017 au sein de son organisation, alors que des accusations de viols visant des employés de l'association caritative britannique Oxfam secouent le secteur humanitaire.
19 personnes ont été licenciées. Sur 146 plaintes ou alertes reçues par la direction de l'organisation qui compte 40.000 employés permanents dans le monde, "40 cas ont été identifiés comme des cas d'abus ou de harcèlement au terme d'une investigation interne. Sur ces 40 cas, 24 étaient des cas de harcèlement ou d'abus sexuel", a déclaré MSF dans un communiqué. Sur ces 24 cas, 19 personnes ont été licenciées, a ajouté l'organisation.
Un nombre plus élevé de cas ? "Dans les autres cas, les employés ont été sanctionnés par des mesures disciplinaires ou des suspensions", précise le communiqué. Selon MSF, les 24 cas signalés n'incluent toutefois pas "les cas directement gérés par les équipes sur le terrain et non signalés au siège" opérationnel à Paris. Le nombre effectif de cas de harcèlement ou d'abus sexuels peut donc être potentiellement plus élevé.
Onde de choc provoquée par Oxfam. "Bien que les signalements d'abus soient en augmentation régulière, MSF est consciente que les abus en son sein sont sous-rapportés", reconnaît l'association. MSF dévoile ces chiffres au moment où le secteur humanitaire est secoué par une onde de choc provoquée par des révélations sur l'ONG britannique Oxfam. Plusieurs employés de la puissante confédération d'une vingtaine d'ONG présentes dans plus de 90 pays sont accusés de viols au cours de missions humanitaires au Soudan du Sud, d'abus sexuels au Liberia et d'avoir, entre autres, fait appel à des prostituées à Haïti, ainsi qu'au Tchad.