Deux hommes et une femme ont été mis en examen vendredi pour "association de malfaiteurs terroriste" dans l'enquête sur les activités du groupe d'ultradroite "AFO", soupçonné de vouloir attaquer des cibles liées à l'islam, selon une source judiciaire.
Ces trois individus, placés sous contrôle judiciaire conformément à l'avis du parquet, avaient été arrêtés lundi lors d'opérations menées par les hommes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Les enquêteurs s'interrogeaient sur leur rôle éventuel au sein du groupuscule "Actions des forces opérationnelles" (AFO) visé en juin dernier par un important coup de filet.
L'"AFO", un groupuscule voulant lutter contre "le péril islamiste". Selon les investigations, ce groupe, qui affiche son ambition de lutter "contre le péril islamiste", avait évoqué des projets d'attaques contre des islamistes sortant de prison ou des mosquées radicales.
Dix de ses membres présumés dont son probable chef de file, un policier à la retraite qui entendait "durcir l'action" du groupe selon une source proche de l'enquête, avaient été mis en examen le 27 juin, notamment pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Quatre d'entre eux, dont le chef présumé du groupuscule, avaient été remis en liberté sous contrôle judiciaire contre l'avis du parquet.
Saisie jeudi sur des appels du parquet de Paris, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a confirmé ces remises en liberté, contre l'avis du parquet général, selon une source proche du dossier. Quatre des membres du groupe avaient été placés en détention provisoire.
De nombreuses armes à feu et munitions retrouvées. Trente-six armes à feu et des milliers de munitions avaient été retrouvées lors de perquisitions chez des suspects, y compris des éléments "entrant dans la fabrication d'explosif de type TATP", selon le parquet, qui avait ouvert une enquête à la mi-avril.
Les policiers de la DGSI avaient alors surveillé des stages de survivalisme et de formation au combat.
Ils avaient établi que des membres "cherchaient à se procurer des armes" et que certains "avaient testé des explosifs et des grenades de confection artisanale". Sur la base de ces éléments, le parquet avait ouvert une information judiciaire le 14 juin, conduisant à ce coup de filet dix jours plus tard en Corse, en Charente-Maritime, dans la Vienne et en région parisienne.