Les révélations ont provoqué l'indignation, alors que la question des violences policières fait son retour au cœur de l'actualité, entre manifestations aux États-Unis après la mort de George Floyd et rassemblement mardi en France à l'initiative des proches d'Adama Traoré. Vendredi, saisi par Christophe Castaner, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur des messages racistes publiés dans un groupe Facebook et attribués aux forces de l'ordre, pour "injure publique à caractère raciste" et "provocation publique à la haine raciale", après un article du site d'information Streetpress.
Le groupe se nomme "TN Rabio Police Officiel". Toujours actif, il compte près de 8.000 membres des forces de l'ordre. Pour accéder à ce groupe de discussion, les membres sont censés justifier de leur matricule, de leur promotion à l'école de police ou de gendarmerie.
La chanteuse Camélia Jordana visée
Officiellement, il s'agit d'un espace d'information, de débats sur la sécurité publique et le travail des forces de l'ordre. Mais en réalité, les participants publient des articles, réagissent à des fait-divers, avec des propos vulgaires, souvent racistes, sexistes et homophobes. StreetPress dévoile de nombreuses captures d'écrans sur lesquelles on lit des commentaires, truffés de fautes d'orthographes, à propos des sans-papiers, des noirs, ou encore des adeptes du rodéo urbain. Des insultes à l'encontre de la chanteuse Camélia Jordana, qui a récemment dénoncé les violences policières, sont également écrites.
[ INFO STREETPRESS] – Dans un groupe FB privé, réservé aux FDO et qui a + de 8000 membres, des policiers s’échangent des centaines de messages racistes et sexistes
— StreetPress (@streetpress) June 4, 2020
On vous présente ces faits ignobles de #RacismeDansLaPolice en article+vidéo ⤵️
https://t.co/R2h25E0EqS
Ces échanges vont maintenant être étudiés par la justice. Christophe Castaner a promis une sanction pour "chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes" au sein des forces de l'ordre.