L'État va créer d'ici fin septembre "1.200 places d'hébergement d'urgence supplémentaires" pour migrants en Ile-de-France, afin d'éviter la reconstitution de campements, a indiqué mardi la préfecture de région.
Ces créations, qui porteront le total à 9.131 places en Ile-de-France, permettront d'héberger temporairement les migrants à la rue et pris en charge lors d'opérations de mises à l'abri, a indiqué Antoine Troussard, chef-adjoint de cabinet à la préfecture de région. "L'idée est de proposer un hébergement digne et de les orienter vers des centres en dur", a-t-il ajouté, en rappelant qu'"entre 380 et 400 personnes sont prises en charge par semaine" à Paris lors d'opérations de ce type.
Huit gymnases toujours utilisés en septembre. Au total, 1.663 migrants ont été mis à l'abri en juillet et 1.797 en août, a-t-il ajouté. Les places seront créées dans des centres "de 80 à 100 places en moyenne", dans des bâtiments existants, et permettront de fermer au fur et à mesure des gymnases réquisitionnés pendant l'été pour héberger les migrants. Au total onze gymnases ont été ouverts dans la région et, les réquisitions ayant été prolongées, huit étaient encore utilisés mi-septembre.
Cinq centres en Ile-de-France. Ces centres d'hébergement d'urgence sont le premier maillon de la complexe chaîne de prise en charge, qui se poursuit dans les Centres d'accueil et d'examen des situations (CAES) où les migrants restent "onze jours en moyenne" en Ile-de-France, le temps d'entamer leurs démarches administratives. Ils sont ensuite orientés en fonction de leur droit au séjour (demandeur d'asile, réfugié...). Il existe cinq CAES en Ile-de-France comptant "750 places opérationnelles", a précisé Antoine Troussard.
"Un système stabilisé depuis trois mois", selon l'État. La capitale a connu ces dernières années un cycle de démantèlement/reformation de campements, les derniers en date, évacués en mai-juin, se trouvant quai de Valmy et près du centre commercial du "Millénaire", dans le nord de Paris. Ce dernier campement avait donné lieu à un bras de fer entre le gouvernement et la maire de Paris, qui avait alors plaidé pour la reconstruction d'un centre de premier accueil sur le modèle de celui qui a fonctionné entre novembre 2016 et mars 2018 dans la capitale. Pour l'État, "le souhait n'est pas de recréer un centre de premier accueil" concentrant toutes les arrivées, a rappelé Antoine Troussard. "Le système est stabilisé" depuis trois mois avec "pas plus de 500 personnes" dans des petits campements parisiens, a-t-il ajouté, alors que les associations s'inquiètent de la dispersion des migrants dans la capitale.