Une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme du travail entrée en vigueur en septembre a lieu ce jeudi. C'est la quatrième depuis le début du quinquennat et elle vise de manière plus générale la "politique libérale du gouvernement", d'après la CGT et Force ouvrière. A Marseille où se trouvait Jean-Claude Mailly, l'union n'était pourtant pas simple entre les syndicats.
"Je suis très à l'aise" se défend Mailly. Le leader de Force ouvrière qui défilait dans la cité phocéenne a pu se rendre compte de cette unité difficile. Car le cortège dont il avait la tête n'a rassemblé que quelques centaines de militants Force Ouvrière. Pourtant, "nous sommes toujours là", a-t-il martelé, lui qui a toujours préféré la négociation plutôt que les manifestations sur cette loi travail. Il a été poussé par sa base et les instances de son syndicat à descendre dans la rue "sans semelles de plomb", assure-t-il aujourd'hui : "Vous pouvez regarder mes pieds, je suis très à l'aise. Quand vous commencez à discuter avec quelqu'un et que vous lui dites dès le départ 'je veux bien discuter mais dans un mois, je suis en grève', vous ne discutez pas. Maintenant, quand on fait le point à la fin, nous comme les autres, on constate qu'il y a des points sur lesquels on est en désaccord. Ce sont sur ces points-là qu'on proteste, pas sur le reste."
"Du mal à se rassembler". Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres, le défilé de la CGT réunit lui dix fois plus monde, de quoi déstabiliser Clément, militant FO qui regrette cette division syndicale : "C'est surtout un problème de direction au sein de Force Ouvrière", analyse le jeune homme. "La confédération a pris des positions très claires, la preuve, c'est que Jean-Claude Mailly est obligé de venir manifester aujourd'hui contre les ordonnances alors que ce n'était pas sa position durant l'été alors que c'est au contraire la position de la majorité des syndicats. On a du mal à se rassembler en même temps au même endroit." Car Marseille aura aussi connu un troisième rassemblement avec Jean-Luc Mélenchon lançant de son côté un appel à l'unité syndicale et politique pour empêcher l'abrogation du code du travail.