Moines de Tibéhirine : la dernière expertise n'apporte aucun élément "nouveau" sur "la cause directe de la mort"

Les moines trappistes de Tibéhirine ont été enlevés en mars 1996.
Les moines trappistes de Tibéhirine ont été enlevés en mars 1996. © Capture d'écran / monastere-tibhirine.org
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avec AFP , modifié à
Selon un rapport, les moines de Tibéhirine, enlevés en 1996 en Algérie, ont été tués bien avant l'annonce officielle de leur décès.

Les experts qui ont analysé les échantillons des crânes des moines de Tibéhirine ne disposent d'aucun élément "nouveau" concernant "la cause directe" de leur mort, mais ils confirment que les religieux ont été tués bien avant l'annonce officielle de leur décès, selon un rapport. Selon France Inter, ies moines seraient morts plusieurs semaines avant la découverte officielle de leurs têtes, qui ne portent pas de traces de balles.

Confirmation des hypothèses de 2015. Dans ce rapport remis le 23 février aux juges antiterroristes, les experts confirment plusieurs hypothèses déjà avancées en 2015, comme la décapitation post-mortem des moines et un décès antérieur à celui annoncé en mai 1996 dans une revendication du Groupe islamique algérien (GIA). Les sept moines de l'Ordre cistercien de la stricte observance avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère de Notre-Dame de l'Atlas, sur les hauteurs de Médéa, à une centaine de kilomètres d'Alger. Deux mois plus tard, un communiqué du Groupe islamique algérien (GIA), le 23 mai, revendiquait leur assassinat deux jours plus tôt, la gorge tranchée. Seules les têtes avaient été retrouvées sur une route.

Mais cette version d'un crime islamiste perpétré en pleine guerre civile a été mise en doute et des soupçons sont apparus sur une possible implication des services secrets militaires algériens. Les prélèvements avaient été effectués à l'automne 2014 lors d'une exhumation des crânes des religieux enterrés à Tibéhirine, mais les juges et les experts français qui y avaient assisté n'avaient pu les rapporter d'Algérie.

Expertise ordonnée en 2016. Finalement, en juin 2016 la juge d'instruction française Nathalie Poux avait ramené des prélèvement des têtes des moines en France et ordonné une expertise dans la foulée. Si celle-ci ne permet pas de lever toutes les zones d'ombre, elle permet toutefois de confirmer des hypothèses déjà évoquées en 2015 sur la base des seules contestations effectuées sur place par les enquêteurs français. Ce dernier rapport vient une nouvelle fois mettre en doute les conditions de la mort décrite dans la revendication du GIA, notamment sur le point crucial de la datation des meurtres.