Ils sont allés au commissariat pour témoigner. Plusieurs étudiants se sont rendus dans un des commissariats de Montpellier pour témoigner des violences qu'ils ont vécues alors qu'ils occupaient un amphithéâtre de l'Université Paul-Valéry, pour protester contre la réforme d'accès à l'université. Dans la nuit du jeudi au vendredi 16 mars, plusieurs hommes cagoulés ont fait irruption dans l'amphi, armés notamment de bâtons, et ont expulsé avec violence les étudiants.
La bénédiction du doyen ? "J'ai vu le doyen qui permettait de faire entrer des hommes masqués armés de bouts de bois", assure José Luis Tores, représentant du syndicat Solidaires. Selon plusieurs témoignages des personnes agressées, certains profs de l'université auraient participé à cette expédition punitive, avec la bénédiction de l'ancien doyen Philippe Petel, qui a démissionné entre temps. "De fait, Monsieur Petel a toléré et encouragé cette intrusion", analyse le syndicaliste.
Certains visages visibles. "Je me suis fait taper, j'ai pris des coups à la tête et à ce moment-là, j'ai vu un prof de droit dévaler l'escalier", témoigne Julien, un étudiant présent lors de l'événement. "Puis après, j'ai appris qu'il avait frappé des gens, il n'était pas cagoulé", explique-t-il. Au moins un doctorant aurait également été identifié par les manifestants.
Attendre les conclusions des enquêtes. "Si des faits délictueux sont avérés, il y aura bien évidemment des sanctions", indique le président de l'université Philippe Auger, qui condamne fermement cette attaque. Pour autant, il souhaite attendre la fin de l'enquête des forces de l'ordre avant de prendre des mesures conservatoires. "Il y a deux enquêtes en cours aujourd'hui : une enquête administrative et une enquête pénale. Une fois que les conclusions seront connues, des procédures seront engagées", prévient-il. Des conclusions qui devraient prendre au moins une semaine, temps pendant lequel l'université Paul-Valéry restera fermée.