Une juge d'instruction a ordonné le renvoi devant la cour d'assises de quatre skinheads impliqués dans la rixe qui avait coûté la vie au militant antifasciste Clément Méric, en 2013 à Paris, sans retenir l'intention de tuer, a appris l'AFP lundi de source judiciaire.
Deux jeunes hommes directement visés. Deux d'entre eux, Esteban Morillo, 24 ans, et Samuel Dufour, 23 ans, sont plus directement visés. La magistrate a ordonné qu'ils soient jugés pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, en réunion et avec usage ou menace d'une arme, des circonstances aggravantes, a précisé la source. Les deux autres sont poursuivis pour des violences sur des camarades de Clément Méric présents lors de la bagarre dans le quartier Saint-Lazare, le 5 juin 2013.
Dans l'ordonnance de mise en accusation, datée du 9 mars, la juge Isabelle Rich-Flament estime qu'"il n'est nullement établi (...) la preuve d'une intention homicide". "Bien au contraire, il est établi par les témoignages de part et d'autre qu'il s'agit d'une rixe, à l'occasion d'une rencontre fortuite de deux groupes rivaux" dans une vente privée de vêtements d'une marque prisée par les deux camps, ajoute-t-elle.
Esteban Morillo compte faire appel.Esteban Morillo a reconnu dès sa garde à vue avoir frappé à deux reprises le jeune "antifa" au visage, à poing nu, dans un réflexe de défense selon lui. "Nous allons faire appel devant la chambre de l'instruction. Esteban Morillo a toujours nié avoir utilisé un poing américain et des expertises et témoins ont corroboré ses dires", a indiqué son avocat, Me Antoine Maisonneuve. D'autres témoins ont néanmoins déclaré avoir vu cette arme.