Mort de Naomi Musenga : démission du responsable du Samu de Strasbourg

© PIERRE ANDRIEU / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le directeur du Samu a démissionné après les conclusions de l'Inspection générale des affaires sociales indiquant que la prise en charge de Naomi Musenga n'était "pas conforme".

Les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ont "accepté" mercredi la démission du responsable du Samu de la ville après la publication d'un rapport pointant de nombreux dysfonctionnements dans la prise en charge de l'appel de Naomi Musenga, décédée fin décembre.

"Cette demande de démission a été déposée spontanément au début de l'enquête, début mai, et a été accepté, puisque c'est une des préconisations du rapport de l'inspection générale" des affaires sociales (Igas), a indiqué Christophe Gautier, directeur des HUS. "Les conditions de transmission de la bande (de l'appel de Naomi Musenga au Samu à la famille de la jeune femme) n'ont pas été conformes à la procédure et cela a abouti à la demande de démission de responsable du service", a-t-il expliqué.

Pas de proposition d'accompagnement. Selon le rapport de l'Igas publié mercredi, cette transmission "au père de Madame Naomi Musenga n'a pas été assortie d'une proposition d'accompagnement, pourtant indispensable compte tenu de l'immense choc que pouvait constituer cette écoute". Naomi Musenga est décédée le 29 décembre après qu'une opératrice du Samu a répondu à son appel de détresse par des railleries, avant de lui dire de contacter SOS Médecins, ce qui avait retardé l'intervention des secours.

"Pas à la hauteur de la gravité de la situation". "Les suites immédiates qui ont été données par le responsable du SAMU n'ont pas été à la hauteur de la gravité de la situation (..) la suspension définitive de l'assistante de régulation médicale n'est intervenue qu'un mois plus tard", souligne l'Igas. "Une procédure disciplinaire" va être engagée à l'encontre de "l'assistante de régulation médicale ayant réceptionné l'appel" qui fait déjà l'objet d'une suspension à titre conservatoire depuis le 9 mai 2018, a précisé Christophe Gautier. "Toutes les préconisations de l'Igas seront déclinées dans les jours et les semaines qui viennent", a-t-il enfin assuré.