L'hélicoptère qui s'est écrasé dimanche à Touques, dans le Calvados, entraînant la mort d'Olivier Dassault et du pilote était "parfaitement en état de fonctionner", a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Lisieux. "Toutes les vérifications avaient été faites", sur l'appareil qui date de 1986, avant le décollage d'une propriété privée, a ajouté le procureur de la République de Lisieux Delphine Mienniel interrogée par l'AFP.
Une défaillance n'est pas exclue
Une défaillance technique n'est toutefois toujours pas exclue. "Les prélèvements sont en cours. Par la suite il y aura des expertises", a précisé la magistrate. Les débris de cet appareil, de type écureuil, ont été évacués du site de l'accident mardi, selon Delphine Mienniel.
Y a-t-il eu une défaillance humaine ? L'autopsie pratiquée mardi qui conclut à un décès d'Olivier Dassault et de son pilote par "polytraumatismes" ne permet pas de le dire, a expliqué la magistrate. "Après, on a procédé à des prélèvements qui seront peut-être plus parlants", a ajouté la magistrate. "S'il y a de l'alcool ou des stupéfiants, les prélèvements toxicologiques nous apporteront en principe des éléments de réponse", dans les jours à venir, a indiqué Delphine Mienniel. Quant à un éventuel malaise du pilote âgé de 74 ans, "en l'état des éléments ce n'est pas un malaise cardiaque qui apparaît. En l'état des corps, je ne suis pas convaincue qu'on puisse l'établir", a expliqué la magistrate.
Un décollage "atypique"
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'hélicoptère est "parti en vrille avec une force centrifuge extrêmement importante" et s'est "cassé en deux avec la queue d'un côté et le cockpit de l'autre" après avoir "heurté un arbre", a ajouté la magistrate. L'appareil venait de décoller de façon "atypique", avec un angle d'environ 45 degrés au lieu de 90 habituellement, selon le témoin le plus direct du drame, a-t-elle rappelé.
Ce témoin fait partie de la famille propriétaire des lieux où s'est déroulé le drame, des amis du milliardaire administrateur de Dassault Aviation. Le témoin se trouvait presque en dessous de l'hélicoptère, selon le parquet. Au moins deux autres témoins directs, du personnel de la propriété, ont été entendus, selon la même source.
Les enquêteurs vont également entendre des témoins indirects qui se trouvaient dans les environs de la propriété, selon Delphine Mienniel. Une enquête pour "homicide involontaire" a été ouverte dimanche. Selon le diocèse de Beauvais, une messe est prévue vendredi 10h en la cathédrale de Beauvais en présence du corps du député de l'Oise mais sans inhumation, des obsèques étant prévues ensuite à Paris.