Il avait d'abord parlé de légitime défense. Le CRS à l'origine du tir qui a tué Aboubakar, un Nantais de 22 ans, lors d'un contrôle de police mardi, est revenu vendredi sur sa version des faits. Le policier évoque désormais un tir accidentel.
Un affrontement entre les deux hommes. Placé en garde à vue jeudi, le CRS qui a fait usage de son arme a indiqué qu'une rixe s'était engagée entre lui et l'occupant du véhicule qu'il tentait d'intercepter. Le coup serait alors parti "par accident", a expliqué l'avocat du policier. "Il a reconnu avoir fait une déclaration qui n'était pas conforme à la vérité", a précisé à l'AFP son avocat. "Normalement il doit être déféré dans l'après-midi", a-t-il ajouté.
Selon une première version des faits, rapportée par les forces de l'ordre, la victime, refusant d'obtempérer, avait fait une marche arrière et heurté l'un des agents au niveau du genou. Son collègue avait alors ouvert le feu, touchant le conducteur à la carotide.
Pour expliquer ce revirement, l'avocat du CRS parle de "déni". "Un policier qui a toujours été respectueux de ses obligations déontologiques, de la loi, et qui commet une faute de cette nature, il est atteint par un terrible sentiment de culpabilité", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Sa première réaction a été d'essayer de faire rentrer sa faute dans un cadre admissible".
Marche blanche. Ce drame a suscité une série de violents affrontements dans plusieurs quartiers de Nantes. Dans la nuit de jeudi à vendredi, c’est un lycée et une station service qui ont fait l'objet d'une tentative d'incendie. "Une bonne cinquantaine de véhicules ont été incendiés", ont également indiqué les pompiers. Dans la soirée, une marche blanche en hommage au jeune homme a réuni un millier de personnes dans le quartier de Breil.