Mosquée Pantin 1:19
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Matthieu Bock, édité par Mathilde Durand
Mercredi soir, la mosquée de Pantin a fermé ses portes. C'était une des annonces de Gérald Darmanin, après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Après le dernier prêche, Europe 1 est allée à la rencontre des fidèles, dans l'incompréhension. Le responsable de la mosquée M'hammed Henniche s'est excusé. 
REPORTAGE

C’était une des annonces du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. La mosquée de Pantin a fermé ses portes mercredi soir pour une durée de six mois. Les autorités mettent en cause la personnalité de l'imam, officiant au sein du lieu de culte, mais aussi le partage sur les réseaux sociaux d'une vidéo d'un parent d'élève du collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine. Dans cette vidéo, le père d'une élève s'indigne du cours sur la liberté d'expression donné par Samuel Paty, dénonçant notamment le visionnage de caricature du prophète Mahomet par Charlie Hebdo. Dix jours plus tard il sera assassiné par un jeune homme de 18 ans.

"On paye pour ce qu'on n'a pas fait"

Mercredi soir, à peine le prêche de l'imam terminé, les fidèles pressent le pas pour ne pas dépasser l'heure du couvre-feu. Les visages étaient fermés, l'ambiance lourde pendant cette dernière prière. "On est triste, on paye pour ce qu'on n'a pas fait. Monsieur le président, s'il vous plaît, avec tout le respect que je vous dois, donnez l'ordre de rouvrir notre mosquée. On a l'habitude de prier là, on ne fait rien de mal", confie une fidèle.

"Il n'y a pas d'autres mosquées ici, je vis à dix minutes. Si c'est fermé, où vais-je aller ?", poursuit un autre.

Des excuses du responsable de la mosquée 

A la fin du prêche, le président de la mosquée de Pantin, M'hammed Henniche, a pris la parole. "Il a reconnu ses torts, expliqué que c'était lui qui avait partagé la vidéo. Il s'est excusé devant tous les fidèles, et nous on lui pardonne", explique Moussa, jeune homme pratiquant. "C'est humain, ça arrive, on fait des erreurs. Il nous a dit qu'il ferait le nécessaire pour que la mosquée ne ferme pas immédiatement".

La mosquée a en effet deux mois pour contester cette fermeture devant le tribunal administratif. Un recours a déjà été déposée par la Fédération musulmane de Pantin. Cette procédure d'administrative d'urgence impose au tribunal de statuer dans un délai de 48 heures et demande la suspension de l'arrêté préfectoral.