C'est une "utopie concrète". La ministre du Travail, Myriam El Khomri, est venue constater jeudi soir, à Mauléon, dans les Deux-Sèvres, comment fonctionne le "Territoire zéro chômeur" au sein de l'Entreprise solidaire d'initiative et d'action des Mauléonais (ESIAM) qui a embauché 22 chômeurs. Évitant une quinzaine de manifestants du syndicat Force Ouvrière, hostiles à la Loi Travail dont elle a été la porte-parole, Myriam El Khomri a rappelé que la loi créant l'opération "Territoire zéro chômeur" avait été votée "à l'unanimité à l'Assemblée nationale", ce qui "est rare".
800 personnes concernées. Dans un premier temps, "Territoire zéro chômeur" est mis en place dans dix "territoires expérimentaux", dont Mauléon (8.700 habitants), et va concerner 800 personnes. C'est l'ancien PDG de la SNCF et d'Airbus, Louis Gallois, qui pilote l'opération. Présent à Mauléon, il a déclaré : "Ce Territoire zéro chômeur permet à toute personne d'accéder à un emploi utile, que la collectivité considère utile".
Embauchés en CDI. Depuis début janvier 2017, l'Entreprise solidaire d'initiative et d'action des Mauléonais est installée dans un bâtiment communal et a recruté 22 chômeurs, en fonction des critères définis par le législateur : "Être au chômage depuis plus d'un an, vivre depuis plus de six mois sur Mauléon", a indiqué le maire de Mauléon, Pierre-Yves Marolleau. "Ils ont été engagés en contrat à durée indéterminée, sont payés au SMIC, en choisissant leur temps : plein temps ou mi-temps. Ils interviennent sur différents chantiers : remise en valeur du patrimoine, développement durable en lien avec la Communauté d'agglomération, tourisme, pour des particuliers ou des entreprises".
Un prêt de 100.000 euros. "C'est une expérimentation d'abord humaine pour des gens qui ont progressé et qui auparavant ont eu des accidents de vie (santé, séparation, etc.). Certains avaient des diplômes, d'autres étaient désocialisés. J'estime que, dans la situation actuelle, il ne faut pas être fataliste, il faut avancer, tenter quelque chose. Pour un maire comme moi, c'est motivant car, à Mauléon, le taux de chômage est entre 6,5 et 7%", a-t-il ajouté. Pour lancer l'opération, la ville de Mauléon a bénéficié d'un prêt de la Caisse des dépôts et consignations, à hauteur de 100.000 euros.