Un appel à témoins a été lancé mercredi après la mort d'un homme de 22 ans tué par un policier lors d'un contrôle, a annoncé le procureur de la République à Nantes, Pierre Sennès, en promettant une "enquête approfondie" sur cette "affaire particulièrement grave".
"Nous sommes conscients que c'est une affaire particulièrement grave, qu'un jeune homme de 22 ans a perdu la vie et que cette circonstance dramatique nous oblige, (...) notamment vis-à-vis de sa famille qui est en droit d'attendre la réalisation d'une enquête approfondie", a déclaré Pierre Sennès au cours d'une conférence de presse.
Quatre auditions en cours. Le magistrat a indiqué que de nombreuses auditions avaient d'ores et déjà été réalisées, dont quatre en cours mercredi soir, menées par les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), selon le magistrat, et qu'un appel à témoins a été lancé dans l'après-midi "pour inviter toute personne pouvant apporter un témoignage utile à l'enquête à se faire connaître".
Une fausse identité. Retraçant la chronologie des faits, le procureur a indiqué que la victime, qui circulait à bord d'une voiture, avait donné une fausse identité lors d'un contrôle, mardi soir vers 22h. Les six policiers l'ont alors invité à les suivre au commissariat de police pour une vérification d'identité. "Le conducteur, semble-t-il, a cherché à se soustraire à ce contrôle en opérant à vive allure une marche arrière, dans une démarche de fuite", a détaillé le procureur, rappelant que la victime faisait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par un magistrat de Créteil.
Un policer a alors tiré "un seul coup de feu", a souligné Pierre Sennès. L'autopsie a confirmé que la victime a été atteinte par un tir qui l'a atteinte au cou "provoquant la mort dans un bref délai", des constatations compatibles avec la version des policiers, selon la même source.
Le conducteur a-t-il reculé ? Le procureur n'a en revanche pas précisé si le conducteur avait reculé sur un fonctionnaire de police lors de sa tentative de fuite, comme évoqué par des sources proches de l'enquête. Il a refusé de répondre aux questions des journalistes. L'enquête devra déterminer précisément "le comportement de la personne décédée" et dire "si l'usage de l'arme par le policier était ou non légalement fondé", a-t-il déclaré. Le magistrat a dit espérer pouvoir apporter des "réponses plus précises" jeudi.
Pierre Sennès a enfin affirmé que la famille de la victime a lancé un "appel au calme et à l'apaisement" par l'intermédiaire de son avocat, après une nuit de violences dans trois quartiers nantais.