Le nouveau délai du 14 mai annoncé jeudi par le Premier ministre avant une expulsion des occupants illégaux de la Zad "n'est pas un réel geste d'apaisement", estiment les zadistes tandis que des opérations de déblaiement sur les voies secondaires sont menées par les forces de l'ordre. "Cela aurait été absolument choquant qu'après le geste d'apaisement qu'on a fait, le gouvernement continue des expulsions et des destructions". Mais la "pause" annoncée par Edouard Philippe "n'est pas un réel geste d'apaisement", a déclaré l'un des porte-parole des occupants de la Zad à Notre-Dame-des-Landes.
"Logique de chantage à l'expulsion". "Le gouvernement semble incapable de sortir de cette logique de chantage à l'expulsion et à l'ultimatum qui ne permet pas de construire un vrai dialogue et qui n'est pas propice à un retour au calme", a-t-il estimé, tout en rappelant que les dossiers nominatifs déposés en préfecture couvrent la "quasi totalité" des lieux du territoire de la Zad. Le Premier ministre a affirmé jeudi sur Europe 1 que les occupants illégaux de la Zad n'ayant pas choisi de s'inscrire dans un processus de régularisation devraient avoir "quitté les lieux" à compter du 14 mai.
Dans la matinée, les gendarmes ont débuté des opérations de déblaiement qui "se passent plutôt bien, même s'il y a un peu de résistance", selon une source proche du dossier. "Les forces de l'ordre essuient des jets de projectiles mais ça reste une résistance très modérée. La situation est sous contrôle. La nuit a été calme", ajoute-t-elle.
Barricades érigées. Les gendarmes mobiles sont déployés sur la D81, au niveau du carrefour de la Saulce. Des sommations et des détonations ont été entendues au niveau du chemin de Suez, vers la forêt de Rohanne où plusieurs barricades ont été montées ces derniers jours et des tranchées creusées. Les gendarmes mobiles répliquent à des jets de projectiles par l'usage de grenades lacrymogènes et désencerclantes. Sur un monticule de terre devant lequel a été creusée une tranchée, un écriteau annonce "Ci-git Valls", du nom de l'ancien Premier ministre Manuel Valls partisan d'une ligne ferme à NDDL. Les opérations de déblaiement d'habitats détruits vont se poursuivre et les gendarmes mobiles seront présents pour sécuriser ces opérations, selon la source proche du dossier.