Recadré devant des journalistes par Patrick Balkany, parce qu’il s’était trompé sur son âge, Éric Dupond-Moretti avait eu du mal à cacher son agacement. L’avocat a reconnu vendredi à la télévision suisse que la remarque de son client l’avait, en effet, rendu "fou de rage".
Une interruption inopportune. À la sortie de l’audience, lundi 13 avril, le ténor du barreau prend la parole devant la forêt de micros qui l’attend. "[Isabelle Balkany] est dans un état psychologique très fragile, c’est incontestable. Son mari qui a 71 ans, l’a découverte inanimée et la pensait morte", déclare-t-il. Le maire de Levallois, qui se tient juste derrière lui, réagit aussitôt : "71 ans bientôt, ne me vieillissez pas, 70 ans, ça me suffit !" "Oui, c’est pas bien grave", lui rétorque aussitôt Éric Dupond-Moretti, visiblement très agacé par cette interruption, alors qu’il continue à dérouler sa stratégie de défense.
Procès Balkany : À la sortie de l'audience, Éric Dupond-Moretti, l'avocat des Balkany, était agacé. Mais vraiment, très TRÈS agacé.
— Quotidien (@Qofficiel) 13 mai 2019
Au point même de se fâcher avec son client @salhiabrakhlia#Quotidien ⬇#Quotidienpic.twitter.com/0xmRFnoQnJ
"C'est moi qui avait la parole". Interrogé sur cet épisode par le journaliste suisse Darius Rochebin sur la RTS, l’avocat a concédé : "Là, je suis fou de rage". "Je suis vraiment fâché, parce que c'est moi qui avait la parole à ce moment-là. Et il me corrige là-dessus et ça atténue évidemment la portée de mon propos", a expliqué Eric Dupond-Moretti, qui estime que ce genre de sortie fait partie du personnage qu’a pu se construire Patrick Balkany. "Il a une espèce de posture […] Je le connais suffisamment pour voir que cette réaction-là s'inscrit dans ce qu'il est".
« Patrick Balkany m’a rendu fou de rage. » Eric Dupond-Moretti explique la scène hallucinante où son client le reprend sur son âge. Il s’en est suivi « une explication »: « Mais à aucun moment je n’ai pensé abandonner le dossier. » Interview complète à voir sur notre antenne. pic.twitter.com/1ekSqGRlrQ
— Darius Rochebin (@DariusRochebin) 17 mai 2019
"À aucun moment je n’ai pensé abandonner le dossier", a toutefois assuré l’avocat. "Balkany, ce n'est pas un chien", poursuit-il. "Je l'aime bien. Il n'est pas résumé à sa fraude fiscale". Le procureur a requis jeudi quatre ans de prison ferme et dix ans d’inéligibilité à l'encontre de Patrick Balkany, et deux ans de prison ferme et la même peine d'inéligibilité contre Isabelle Balkany. Les époux sont poursuivis pour avoir omis de payer l'impôt sur la fortune et sous-évalué leurs revenus entre 2009 et 2014.