Proches des victimes ou simples anonymes affluaient vendredi après-midi avec des fleurs et des petits mots sur la Promenade des Anglais endeuillée à Nice.
Fleurs et dessins. Sur le célèbre front de mer niçois où le chauffeur de camion a tué 84 personnes jeudi soir, de petits monticules de fleurs, dessins, petits mots s'accumulent sur les terre-pleins accessibles, une grande partie de la Promenade étant encore bouclée. Samir, 22 ans, est prostré assis sur le trottoir, un bouquet de roses à la main. "J'étais là hier soir, je devais retrouver des amis, j'ai passé la soirée à les chercher et j'ai appris que l'un d'eux, Ahmed, est mort".
L'ESSENTIEL EN DIRECT - Retrouvez les dernières informations
"Je suis Nice". Au coin du café Balthazar, qui donne sur la Promenade à l'endroit où le camion a fini sa course meurtrière, les serveurs du café déploient une banderole sur le mur. Alexandra, 23 ans, raconte comment le personnel a aidé les passants apeurés à entrer dans le café et "à s'abriter n'importe où, sous les tables, jusque dans les toilettes". Sur la banderole, on peut lire "Je suis Nice, je suis la France", parmi les témoignages. A quelques pas des voitures satellites des télévisions de tous les pays, un scooter est stationné, les sacoches pleines de tranches de pastèques. "On voulait faire quelque chose pour rassurer les gens, leur dire qu'ici on a un art de vivre, qu'on se laissera pas faire", explique Adrien, 25 ans.
Des hommages place de la République. Partout en France, des rassemblements spontanés ou minutes de silence ont eu lieu. La Tour Eiffel sera habillée aux couleurs du drapeau français ce soir. Place de la République à Paris, lieu emblématique du recueillement après les attentats de Charlie et du Bataclan, une centaine de personnes se sont réunies vers 18h30 pour déposer qui une bougie, qui une fleur au pied de la statue. Quelques-uns ont laissé des messages : "prions pour Nice", "vous serez à jamais dans nos cœurs".
A LIRE AUSSI - Le bilan de l'attentat de Nice
"Aujourd'hui, je suis triste". Une petite Romane a apporté son soutien, avec son écriture d'enfant : "Les victimes de l'attentat étaient totalement innocentes. Tout ce qui s'est passé est vraiment injuste", lit-on sur son mot rédigé à la plume bleu blanc rouge. Nadia Remana est venue de Sevran avec un drapeau français. "Quand il y a eu Charlie, j'étais en colère. Quand il y a eu le 13 novembre, j'étais en colère. Aujourd'hui je suis triste, malheureuse et je me demande quel héritage on va laisser à nos enfants", soupire cette mère de famille.
Des rassemblements partout. A Avignon, des jeunes du Conservatoire ont joué la Marseillaise et l'Hymne à la joie de Beethoven devant 200 personnes sur la place de l'Horloge, cœur battant de la ville pendant le Festival. L'assistance a observé, émue, une minute de silence, interrompant le brouhaha du plus grand festival de théâtre français. Dans les Hauts-de-France, une centaine de personnes se sont retrouvées devant l'hôtel de ville de Douai, une trentaine de personnes à Valenciennes et une soixantaine à Compiègne et Beauvais où une minute de silence a eu lieu, tout comme à Calais. Même hommage à Bordeaux en présence de 200 personnes et du maire LR Alain Juppé.