C'est un nouveau coup de théâtre dans l'interminable dossier Notre-Dame-des-Landes. Contre l'avis du rapporteur public, généralement suivi par la justice, la cour administrative d'appel de Nantes a rejeté lundi l'ensemble des requêtes dirigées contre des arrêtés préfectoraux autorisant les travaux du grand aéroport prévu en Loire-Atlantique. Le gouvernement devrait lancer les travaux à l'automne.
Très brève lecture. "Les requêtes sont rejetées", a égrené lors d'une très brève lecture publique le président de la cour administrative d'appel, Gilles Bachelier, à 14 heures précises, sans donner lors de cette audience les motivations des sept juges composant la cour. Début novembre, le rapporteur public avait estimé que l'alternative à la construction d'un nouvel aéroport, à savoir l'aménagement de l'infrastructure existante, n'avait pas été suffisamment étudiée. Il avait demandé à la cour d'annuler quatre arrêtés pris en 2013, qui autorisent le concessionnaire du futur aéroport, une filiale de Vinci, et l'État, à déroger aux interdictions de destruction des zones humides de Notre-Dame-des-Landes et de la centaine d'espèces protégées qui y vivent pour réaliser la plateforme aéroportuaire et sa desserte routière.
"Le combat continue". "Nous pensions que les conclusions du rapporteur seraient suivies, comme dans 90% des cas", a réagi Françoise Verchère, l'une des requérantes, ancienne élue (Front de gauche) de Bouguenais, où est situé l'actuel aéroport nantais. "On y a cru, mais avec prudence (...). Le combat continue", a-t-elle lancé, depuis la salle où s'étaient pressés partisans et opposants du nouvel aéroport nantais, en début d'après-midi. Des opposants ont annoncé qu'ils allaient déposer un recours devant le Conseil d'Etat, lundi. Non suspensif, il devrait notamment être porté par l'Acipa, la principale association d'opposants.
"Un très mauvais scénario". "C'est un fait rarissime", a dénoncé de son côté Yannick Jadot, candidat Europe Écologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle, présent dans la salle. "Je ne peux pas déconnecter cette décision du contexte politique (...), qui nous fait perdurer un mauvais film et un très mauvais scénario", a-t-il avancé. Déclaré d'utilité publique en 2008, le projet de transfert de l'actuel aéroport nantais à une vingtaine de kilomètres au nord, est source de dissensions jusqu'au sein même du gouvernement. La nouvelle infrastructure aurait dû initialement être inaugurée en 2017.