Après avoir entendu pendant six mois plus de 200 personnes, partisans ou opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, mais aussi des spécialistes et des élus, les trois médiateurs remettent mercredi leur rapport au Premier ministre Edouard Philippe. Ils y font des recommandations au gouvernement, mais ne dictent aucune préférence. Europe 1 vous révèle les grandes lignes de ce rapport.
Une facture nettement plus salée pour Notre-Dame-des-Landes. Pour les autorités, il s'agissait d'une "médiation d'apaisement", visant à une remise à plat complète du dossier, une analyse comparée qui se voulait impartiale et neutre. Les trois médiateurs - Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et proche du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, Michel Badré, ingénieur membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), et la préfète Anne Boquet - ont donc étudié à fond l'option d'un réaménagement de l'actuel aéroport Nantes-Atlantique. Élément clé : le coût pour 9 millions de passagers. Selon leurs analyses, la rénovation serait quasiment deux fois moins chère que le transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Elle coûterait au maximum 545 millions d'euros, contre 992 millions d'euros pour le déménagement.
Notre-Dame-des-Landes polluerait bien plus. Par ailleurs, le chantier imposerait de fermer la piste pendant deux mois. Celle-ci pourrait d'ailleurs être allongée de 500 mètres, pour 30 millions d'euros supplémentaires. Et dans leurs recommandations, les médiateurs n'excluent pas de la doubler par un axe est-ouest qui permettrait de limiter le survol de Nantes. Les trois médiateurs estiment que les avions d'un futur proche devraient faire baisser les nuisances sonores d'environ 40% autour de l'agglomération. Enfin, des experts ont dressé le comparatif de l'empreinte carbone des deux structures. Les émissions de CO2 de Notre-Dame-des-Landes seraient supérieures de 200 kilotonnes sur vingt ans par rapport à l'actuel aéroport.
Une décision attendue en janvier. Las de l'indécision politique, "pro" comme "anti" en appellent au "courage" du président de la République sur ce projet né au milieu des années 1960 et déclaré d'utilité publique en 2008. Il est indispensable au développement économique du Grand Ouest pour ses partisans, néfaste pour l'environnement et gaspilleur d'argent public pour ses opposants. "Une décision définitive sera prise au plus tard en janvier", a indiqué Emmanuel Macron mardi, quand Nicolas Hulot avait évoqué une décision "avant Noël". Durant la campagne présidentielle, le candidat Macron s'était montré plutôt favorable au nouvel aéroport, soutenu par quelque 55% des habitants de Loire-Atlantique lors du référendum local de juin 2016.
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